Prague et Bratislava s'opposent à de nouvelles sanctions contre la Russie

Par latribune.fr  |   |  515  mots
Les entreprises russes vont devoir faire face à de nouvelles sanctions européennes
Prague et Bratislava ne veulent pas de nouvelles sanctions proposées par l'UE contre la Russie. Sur le terrain, le cessez-le-feu semble tenir tant bien que mal.

Samedi 6 septembre, les gouvernements tchèques et slovaques ont affirmé vouloir stopper de nouvelles sanctions contre Moscou. Les deux pays estiment que ces mesures seraient "nocives et contre-productives". Les deux premiers ministres, Bohuslav Sobota pour la République tchèque et Robert Fico pour la Slovaquie ont émis un communiqué dans ce sens.

Voici qui tranche avec les déclarations de vendredi soir des dirigeants européens. Dans une lettre aux chefs d'Etats et de gouvernements, le président du conseil européen Herman van Rompuy et le président de la Commission José Maria Barroso avaient indiqué que les 28 pays sont parvenus à un « accord de principe » sur un « nouveau paquet de mesures restrictives » contre Moscou. Et ce malgré l'annonce d'un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine.

Sanctions

Ces mesures restreindraient l'accès de la Russie au marché des capitaux, de la défense et des technologies « sensibles. » Une nouvelle liste de personnes - leaders de la république autoproclamée du Donbass, de la Crimée et personnalités russes -  déclarées non grata dans l'UE est également proposée. La Russie a déjà prévenu qu'elle réagirait à ces nouvelles sanctions. Moscou a déjà décidé d'un embargo sur les produits agro-alimentaires venant de l'UE. Prague et Bratislava craignent pour leurs approvisionnement en gaz.

Un cessez-le-feu fragile

Sur le terrain, dans l'est ukrainien, le cessez-le-feu sur lequel le groupe de contact composé des autorités de Kiev, des représentants des groupes rebelles, de la Russie et de l'OSCE se sont mis d'accord vendredi à Minsk, semblait tenir samedi, tant bien que mal. Dans la matinée, Kiev et les rebelles se sont accusés mutuellement d'avoir violé ce cessez-le-feu. Mais en fin de journée, Vladimir Poutine et Petro Poroshenko ont convenu que le « cessez-le-feu tenait.» La tension entre la Russie et l'OTAN demeure cependant vive. L'alliance atlantique a décidé vendredi de la mise en place d'une force de réaction très rapide capable d'être déployée en quelques jours, ce qui a fortement irrité Vladimir Poutine. « C'est modification significative de la situation politique dans la région », a indiqué le représentant russe à l'OTAN.

Incident de frontière en Estonie

Parallèlement, un incident aurait eu lieu à la frontière russo-estonienne, deux jours après la visite du président américain dans le plus petit des Etats baltes. Un officier des services de sécurité estonien aurait en effet été retenu par les autorités russes. Tallinn affirme qu'il a été enlevé en territoire estonien, puis emmené de force en Russie. Les services de sécurité russes, le FSB, évoquent, eux, une opération de « contre-espionnage » et indiquent qu'il n'y a pas eu de violation de l'intégrité territoriale estonienne. L'Estonie, membre de l'UE, de l'OTAN et de la zone euro, est peuplée d'1,3 million d'habitant, dont 350.000 Russes principalement basés près de la frontière de la fédération de Russie. Vendredi, Barack Obama avait assuré de « l'engagement des Etats-Unis dans la défense de la sécurité de l'Estonie. »