L'ex-premier ministre Portugais sous les verrous

Par latribune.fr  |   |  295  mots
La justice s'intéresserait de très près au coût d'un appartement de luxe à Paris, estimé à près de trois millions d'euros.
Le socialiste José Socrates, à la tête du pays entre 2005 et 2011, a été mis en examen lundi 24 novembre au soir pour fraude fiscale et corruption. L'ancien premier ministre a été placé en détention provisoire jusqu'à son procès.

Il avait "survécu" à plusieurs affaires politico-judicaires, la justice l'a finalement rattrapé. A 57 ans, l'ancien Premier ministre portugais a été mis en examen "pour fraude fiscale, corruption et blanchiment d'argent", selon une décision du juge d'instruction lue à la presse.

"Je n'ai pas de capitaux et pas de compte à l'étranger. J'ai toujours vécu de mon seul travail", assurait encore en juillet celui qui a négocié le plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international.

L'arrestation vendredi soir 21 novembre à Lisbonne de l'homme politique controversé, qui a gouverné le pays entre 2005 et 2011 et dont le nom a déjà été cité dans plusieurs affaires, avait provoqué une onde de choc au Portugal.

Train de vie fastueux

Une série de perquisitions a été menée ces derniers jours dans des entreprises et à son domicile de Lisbonne. Les soupçons portent sur des opérations bancaires et des transferts d'argent d'origine douteuse, selon le ministère public.

L'alerte aurait été donnée par la banque publique Caixa geral de depositos, a rapporté la presse portugaise. Les enquêteurs s'interrogent sur des sommes élevées transférées sur le compte de M.Socrates, qui paraissent incompatibles avec les revenus qu'il a déclarés au fisc.

La justice s'intéresserait en effet de très près au coût d'un appartement de luxe à Paris, estimé à près de trois millions d'euros, où l'ancien Premier ministre avait vécu en 2012 pour poursuivre des études de philosophie à Sciences Po.

José Socrates, qui s'était présenté comme un "animal féroce" avant d'offrir au Parti socialiste sa première majorité absolue en 2005, restera désormais dans l'histoire de la jeune démocratie portugaise comme le premier ancien chef de gouvernement à être mis sous les verrous.