C'était attendu. Le Fonds monétaire international a approuvé mercredi le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide au Portugal pour un montant de 838,8 millions d'euros. Le versement de cette nouvelle tranche a lieu dans le cadre du plan de sauvetage du pays qui avait été accordé au pays par la communauté internationale en mai 2011.
Les réformes sont sur les bons rails pour le FMI
Ce nouveau feu vert porte à 22,1 milliards d'euros le montant total des aides accordées à ce jour au pays, qui fait partie des trois membres de la zone euro soutenus par la troïka dans leur effort de réduction de leurs dettes. Ce versement avait été validé à la mi-novembre par les équipes du FMI à la suite d'une visite à Lisbonne au terme de laquelle elles avaient considéré que le programme de réforme réclamé en échange de son renflouement était globalement sur les rails.
La situation du pays reste compliquée
Une bonne nouvelle pour Lisbonne qui fait toutefois face à une situation interne toujours très précaire. Le taux de chômage tutoie toujours des sommets à près de 16% de la population active et son PIB devrait se contracter de 1,9% en 2013 suite à un régime d'austérité drastique imposé à l'État et à la population. « Un débat public doit avoir lieu pour déterminer comment partager au mieux le fardeau du vaste assainissement budgétaire qui reste à accomplir », a admis Nemat Shafik, directrice générale adjointe du FMI dans un communiqué, tout en saluant « les efforts (...) impressionnants du Portugal ».
Pas forcément très bon signe pour la population puisque selon le FMI, l'effort doit désormais porter sur la réduction des dépenses publiques plus que sur la fiscalité qui, considère-t-il, est « déjà à un niveau élevé ». Dans un rapport dévoilé début janvier, le FMI avait recommandé au pays de réaliser des économies supplémentaires de 4 milliards d'euros en diminuant le nombre des fonctionnaires et en réduisant leurs salaires et leurs retraites.
L'issue est encore "incertaine"
Mercredi, Pedro Passos Coelho, le Premier ministre portugais, s'est dit « confiant » en assurant que son pays était « sur la bonne voie » pour achever les réformes avec succès. Mais la population est à bout, et le pays a connu un nouveau mouvement de grève au début de l'année, pour protester contre les réformes du Code du travail engagées par Lisbonne et commandées par la Troïka. Selon les syndicats, d'autres mouvements devraient avoir lieu dans les prochaines semaines. Et les propos de Nemat Shafik, qui considère que les perspectives à court terme sont encore « incertaines », ne sont pas de nature à apaiser les tensions.