Grèce : un pas de plus vers de nouvelles élections ?

Par Romaric Godin  |   |  344  mots
Les députés de la Vouli n'ont pas élu de président ce mardi
Le candidat gouvernemental à la présidence grecque n'a pas été élu lors du deuxième tour de scrutin. Même s'il progresse, il a peu de chance d'être élu lors du troisième tour lundi.

Sans surprise, le deuxième tour de l'élection présidentielle grecque s'est achevé sans que le parlement, la Vouli, ait pu élire un président de la République. Le candidat du gouvernement, l'ancien commissaire européen Stavros Dimas, n'a pas obtenu les 200 voix encore nécessaires, mais seulement 168. Il faudra donc un troisième tour qui sera décisif et qui se tiendra le lundi 29 décembre. Lors de ce troisième tour, il suffira de 180 voix à Stavros Dimas pour être élu.

8 voix de plus

Un des intérêts principaux de ce deuxième tour était cependant de mesurer la capacité de Stavros Dimas à obtenir lundi ces 180 voix. Lors du premier tour, il avait obtenu 160 voix. Cette fois, il a donc rassemblé 8 voix de plus. Plusieurs députés indépendants ont donc rejoint le candidat gouvernemental, notamment après la promesse d'Antonis Samaras, le premier ministre, d'élargir le gouvernement. On a aussi signalé le ralliement d'un député de la gauche indépendante (Dimar). Mais, pour autant, les chances de Stavros Dimas d'être élu lundi demeurent minimes.

Défections nombreuses nécessaires

131 députés se sont en effet opposés à son élection, soit 12 voix de plus que nécessaires pour bloquer lundi prochain l'élection de Stavros Dimas et déclencher de nouvelles élections. Le camp du non s'est donc effrité, mais il ne s'est pas effondré. En particulier, les deux « maillons faibles » de l'opposition, la droite eurosceptique des Grecs Indépendants (Anel), et Dimar ont fait bloc. Certes, il y a encore 10 indépendants qui ont voté contre Stavros Dimas. Il faudrait cependant qu'ils rejoignent tous la candidature gouvernementale, ce qui semble difficile à réaliser. Ou bien il faudrait des défections nombreuses dans les partis d'opposition, craignant notamment de ne pas retrouver des sièges en cas de scrutin. Mais Dimar, qui serait dans ce cas, vient de passer un accord avec Syriza, ce qui pourrait rassurer certains élus. Bref, les jours de la Vouli actuelle sont comptés. Un nouveau scrutin semble inévitable.