Pourquoi les taux d'emprunts français et allemands baissent encore

Par latribune.fr  |   |  360  mots
Les taux sur les emprunts d'Etat européens s'inscrivent sur de nouveaux records.
Même les dettes italiennes et espagnoles sont recherchées par les investisseurs. La crise grecque, le contre-choc pétrolier expliquent seulement en partie cet appétit pour les obligations d'Etat. Les petits volumes extrapolent les positions que ce soit sur les marchés actions, ou obligataires.

Les taux d'intérêts français et allemands volent de records en records. A la baisse. Le taux d'intérêt des emprunts à 10 ans sur le marché secondaire est tombé à 0,539% pour le bund allemand, et 0,826% pour les obligations d'Etat françaises. Ils se placent ainsi à un niveau historiquement bas, au lendemain d'un premier record.

L'Espagne et l'Italie ont, cette fois, rejoint les deux puissances, avec des taux très bas. Madrid voit ainsi son taux baisser à 1,586%, et Rome à 1,884%. Hier, pourtant, ces deux pays avaient vu leurs écarts de taux se creuser avec la France et l'Allemagne, encore réputée valeur refuge.

La Grèce sème une méfiance disproportionnée

Ce mouvement de baisse survient juste après l'annonce de nouvelles élections anticipées en Grèce qui ouvrent à la voix à toutes les inquiétudes quant à une nouvelle crise politique. Les investisseurs se détournent ainsi de l'archipel hellénique dont les taux ont évolué à 9,55% hier, contre 8,5% mercredi dernier (dernier cours connu avant la trève de Noël).

En réalité, la hausse des taux sur la dette grecque est largement amplifiée par le fait que celle-ci n'est disponible que sur de très faibles volumes. L'essentiel de cette dette est désormais détenue par des organismes publics de type Banque centrale européenne.

Les marchés actions n'attirent plus

L'autre phénomène qui préside à cette affluence sur les obligations d'Etat est le détournement des investisseurs des marchés actions. Dans un contexte de volumes très limités, les bourses européennes sont en recul ce mardi. La Bourse de Paris lâche 1,20% vers 16h, tandis que le Dax allemand baissait dans les mêmes proportions. Wall Street recule plus légèrement à -0,16%. Les valeurs pétrolières pèsent sur les perspectives des principaux indices européens notamment en raison de la persistance d'un baril très bas.

A l'inverse, les investisseurs ont davantage confiance sur les obligations d'Etat dont ils escomptent que celles-ci seront soutenues par un geste de la Banque centrale européenne soucieuse de lutter contre la déflation et de relancer la zone euro.