Tsipras bloque la privatisation du Pirée, la Bourse plonge

Par latribune.fr (avec Reuters et AFP)  |   |  607  mots
Le nouveau gouvernement grec de gauche radicale Syriza formé hier mardi par Alexis Tsipras veut négocier la dette avec les créanciers du pays, UE et FMI, dans la perspective de trouver "une solution viable, juste et mutuellement utile"
Le nouveau gouvernement grec démarre fort: il annonce sa volonté de stopper de nombreuses privatisations exigées par les créanciers du pays dont celle très symbolique du port du Pirée (au profit du conglomérat chinois Cosco). D'autres mesures seront annoncées tout au long de ce mercredi. La Bourse d'Athènes reculait de 6% ce matin.

Publié le 28/01/2015 à 11:52. Mis à jour le 28/01/2015 à 15:00.

Les yeux de la Troïka sont rivés sur Athènes, ce mercredi 28 janvier. Le premier conseil des ministres du nouveau gouvernement Alexis Tsipras n'accouchera pas d'une souris. Ce dernier annoncera les premières mesures d'urgence anti-austérité. Certaines mesures sont déjà connues.

Plusieurs projets de privatisation stoppés

  • Le port du Pirée

Le nouveau gouvernement grec va stopper le processus de privatisation du port du Pirée lancé par la majorité précédente. "Nous ne vendrons pas de part majoritaire dans le port du Pirée", a annoncé mardi Thodoris Dritsas, le nouveau ministre adjoint chargé du Transport maritime. Il a ajouté que l'accord existant avec le groupe chinois Cosco serait réexaminé au nom des intérêts du peuple grec.

  • La première société de services aux collectivités

Le gouvernement prévoit également de suspendre le projet de privatisation de PPC, la première société de services aux collectivités, a annoncé mercredi Panagiotis Lafazanis, le ministre de l'Energie, à la télévision grecque. Le précédent gouvernement avait adopté l'an passé un texte de loi visant à scinder une partie des activités de PPC et à la privatiser dans le cadre d'un programme de libéralisation du marché de l'énergie.

  • Le principal opérateur public d'électricité DEI

Mercredi également, interrogé sur les chaînes de télévision Mega et Skaï, le ministre de l'Energie Panayotis Lafazanis avait fait part de l'intention du gouvernement de ne pas privatiser, comme c'était prévu, le principal opérateur public d'électricité DEI. "Nous voulons faire en sorte que le courant soit bon marché afin d'améliorer la compétitivité [...] une nouvelle DEI productive va aider à faire avancer le pays", a-t-il dit.

Suite à l'annonce de l'arrêt de ces privatisations, la Bourse d'Athènes reculait de quelque 8% mercredi vers 15 heures (heure de Paris), tombant à un nouveau creux historique. En outre, le rendement des obligations souveraines à cinq ans atteignait un niveau record de 13,12%. Le titre PPC reculait de 13,73%, et celui du Port du Pirée de 8,7%.

Hausse du salaire minimum sur le feu

A l'issue de cette première réunion du gouvernement, d'autres mesures devraient être annoncées. Ainsi, une loi rehaussant de 580 euros à 751 euros le salaire minimum pourrait être mise sur la table. Une mesure qu'il voulait faire passer rapidement. Il prévoyait également, comme mesure d'urgence, de laisser des facilités de paiement à ceux qui ne peuvent pas payer leurs arriérés d'impôts.

Autres décisions d'urgence: Alexis Tsipras souhaite accorder l'électricité gratuite et des bons d'alimentation aux plus démunis, et d'en finir avec l'obligation de "mobilité et d'évaluation" dans les services publics, largement imposée par les créanciers du pays, la fameuse Troïka (UE, BCE, FMI). Autant de mesures qui rompent avec les préconisations de cette dernière.

Tsipras veut trouver une solution viable pour négocier la dette

En outre, le nouveau gouvernement grec de gauche radicale Syriza veut négocier la dette avec les créanciers du pays, BCE, UE et FMI, dans la perspective de trouver "une solution viable, juste et mutuellement utile", a indiqué mercredi le Premier ministre Alexis Tsipras.

"Parmi nos priorités, figure une nouvelle renégociation avec nos partenaires pour trouver une solution juste, viable et mutuellement utile", a déclaré M. Tsipras en introduction au premier conseil des ministres. "Nous sommes prêts à verser notre sang pour rétablir la dignité des Grecs", a-t-il ajouté, qualifiant le nouvel exécutif de "gouvernement de salut national".

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