Alexis Tsipras tempère et demande un peu de temps

Par latribune.fr  |   |  431  mots
Alexis Tsipras tente de calmer le jeu avec ses partenaires européens.
Après les déclarations tonitruantes de son ministre des Finances qui a menacé de renoncer au chèque de 7 milliards d'euros de la Troïka, le Premier ministre grec a publié un communiqué où il demande du "temps pour respirer". Il assure "ne pas chercher le conflit" et ne pas vouloir agir unilatéralement.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a demandé samedi dans un communiqué transmis par son bureau "du temps pour respirer" et assuré "ne pas chercher le conflit" avec les partenaires européens et internationaux.

"Malgré des différences de perspective, je suis absolument persuadé que nous allons bientôt trouver un accord favorable à la fois pour la Grèce et pour l'Europe dans son entier", écrit-il dans un communiqué en anglais à l'agence Bloomberg diffusé ensuite à l'ensemble de la presse.

"Personne ne veut de conflit et nous n'avons jamais eu l'intention d'agir de manière unilatérale concernant notre dette", a dit le chef de gouvernement, issu du parti de gauche radicale Syriza, dans une volonté manifeste de calmer le jeu au lendemain d'une journée de fortes tensions.

"Nous avons besoin de temps pour respirer et mettre au point notre propre programme de relance à moyen-terme, qui prendra en compte des objectifs d'excédent budgétaire primaire, et comprendra des réformes radicales pour combattre l'évasion fiscale, la corruption et le clientélisme", assure encore M. Tsipras.

Respecter les engagements

Pour lui cela "ne signifie en rien que nous ne respecterons pas nos engagements envers la Banque centrale européenne ou le Fonds monétaire international", détenteurs de créances que la Grèce doit rembourser dans les prochains mois.

Vendredi, la Grèce a fait part via son ministre des Finances Yanis Varoufakis de son intention de s'affranchir de la tutelle de la troïka, cette délégation d'experts du FMI, de la BCE et de l'Union européenne qui valide le paiement des aides à la Grèce en évaluant la politique économique et budgétaire du pays.

La sortie de M. Varoufakis sur cette délégation "branlante" et "anti-européenne" a fait pâlir le patron des ministre des Finances de la zone euro Jeroen Dijsselbloem, présent à ses côtés pour une conférence de presse, et laissé une impression de très forte tension.

Varoufakis demande "quelques petites semaines"

La Grèce a par ailleurs fait savoir que dans la logique de s'affranchir de la troïka, elle ne demanderait pas à percevoir le 28 février prochain un chèque de 7 milliards d'euros d'aide européenne, relançant les spéculations sur un risque de défaut de paiement.

Adoptant également un ton plus conciliant après ses déclarations fracassantes, M. Varoufakis a assuré vendredi soir à la BBC: "Tout ce que nous demandons à nos partenaires ce sont quelques petites semaines pour mettre au point des propositions très sensées, très rationnelles".