Yanis Varoufakis à Paris samedi, la Grèce accentue la pression et menace...

Par Nabil Bourassi  |   |  436  mots
Yanis Varoufakis, ministre grec des Finances, doit se rendre à Paris samedi.
Le nouveau ministre grec des Finances souhaite que désormais les discussions reprennent mais à un autre niveau que celui de la troïka représentée par des experts dépêchés à Athènes. Le nouveau gouvernement grec multiplie les rencontres et a d'ores et déjà menacé de renoncer à la prochaine enveloppe d'aide ce qui pourrait potentiellement conduire le pays et la zone euro à une nouvelle crise économique.

Quelques jours seulement après sa formation, le nouveau gouvernement grec active tous les leviers diplomatiques de la zone euro afin d'aboutir rapidement à un accord avec les Européens pour mettre fin à l'austérité en Grèce, et restructurer sa dette.

Le nouveau ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, vient ainsi d'annoncer qu'il se rendrait ce samedi à Paris. Hier, il avait rencontré à Athènes le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem qui lui a rappelé les obligations de la Grèce vis-à-vis de ses créanciers et partenaires européens.

Une commission "branlante"

"Ignorer les accords n'est pas le bon chemin à prendre", a ainsi rappelé le patron de l'Eurogroupe peu après avoir rencontré Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, et leader de Syriza, la formation de gauche radicale qui a remporté les élections législatives dimanche 25 janvier. Il a demandé à la Grèce "de définir sa position pour aller de l'avant à l'avenir".

Yanis Varoufakis a répété que la Grèce voulait bien "dialoguer" avec l'Europe mais pas avec "une commission branlante, (la délégation) de la troïka". Il fait ainsi référence aux experts dépêchés depuis 2010 par la troïka à Athènes et qui dictent les réformes à conduire. Ces experts sont très mal vus en Grèce, si bien qu'ils se déplacent sous bonne escorte policière. Pour Athènes, cette mise sous tutelle est humiliante. Le nouveau gouvernement grec souhaite ainsi que les discussions reprennent à un niveau institutionnel et diplomatique.

Coup de bluff?

Pour accentuer la pression sur les Européens, Athènes s'est dit prêt à renoncer à la prochaine tranche de 7 milliards d'euros promis par la Troïka si un accord n'était pas trouvé. Cette perspective considérée par les uns pour du "bluff", a néanmoins relancé l'hypothèse d'une sortie de la Grèce de la zone euro. Les caisses publiques étant déjà fragilisées, Athènes pourrait ne pas assumer le renoncement à une telle enveloppe.

D'ailleurs, les marchés ne s'y sont pas trompés puisque les taux d'emprunts grecs à 10 ans ont bondi à plus de 10% vendredi, franchissant même - mais brièvement - le seuil des 11%.

Et l'Allemagne?

Dans la foulée, Alexis Tsipras a annoncé qu'il se rendrait à Rome mardi, et à Paris mercredi. Le nouveau Premier ministre grec rencontrera son homologue Matteo Renzi avant d'aller s'entretenir avec le président français François Hollande. Aucune date n'a encore été annoncée pour une rencontre avec de hauts responsables allemands qui tiennent pourtant le discours le plus ferme sur la dette grecque.