La Grèce va transmettre sa liste de réformes aux "institutions"

Par latribune.fr  |   |  406  mots
Yanis Varoufakis, ministre des Finances hellénique
Conformément à l'accord passé vendredi, le gouvernement grec transmettra mardi à la BCE, à la Commission, au FMI et à l'Eurogroupe une liste de trois pages de réformes. S'il est validé, le processus de financement pourra commencer.

Selon plusieurs médias grecs, le gouvernement grec a déjà déposé une liste de propositions de réformes à l'Eurogroupe, l'instance qui regroupe l'ensemble des ministres des Finances de la zone euro. Certains médias précisent néanmoins que la liste n'est pas terminée. Elle devra être transmise lundi au plus tard. Conformément à l'accord conclu à Bruxelles vendredi 20 janvier au soir, l'Eurogroupe devra juger, avant mardi matin et en accord avec la Commission, la BCE et le FMI, de la conformité de ces réformes « à la base de l'arrangement actuel. » Si c'est le cas, le processus permettant la mise en place d'un financement sera lancé. Le programme des réformes devra être finalisé avant la fin avril.

Trois pages de réformes

Cette liste de trois pages comporterait principalement des mesures pour le combat contre la corruption et l'évasion fiscale. Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, semble considérer que cette liste sera validée, selon la presse grecque. Vendredi, il avait prévenu qu'en cas de refus, l'accord avec l'Eurogroupe serait "mort".

Syriza avait promis durant la campagne beaucoup de réformes, notamment contre les niches fiscales, l'évasion fiscale et l'efficacité de l'administration.

Nouvelles exigences ?

La question principale sera de savoir si « les institutions » (comme l'on appelle aujourd'hui la troïka), valideront cette liste sans exiger d'autres « réformes. » En octobre, la troïka avait réclamé des mesures supplémentaires de coupes budgétaires pour remplir les objectifs fixés.

La nouvelle troïka, qui ressemble beaucoup à la nouvelle, renoncera-t-elle à ces projets ? Acceptera-t-elle les mesures sociales, notamment la revalorisation progressive du salaire minimum ou demandera-t-elle des corrections, ce qui pourrait provoquer des tensions entre Athènes et ses créanciers ?

Un des points d'achoppement devrait être la question des assurances sociales qui étaient une priorité des créanciers et que le gouvernement voudraient laisser de côté. Athènes refuserait aussi toute nouvelle dérégulation du marché du travail et du droit syndical.

Accord des parlements

A noter qu'un feu vert de l'Eurogroupe ne réglera pas tout. Plusieurs parlements devront valider l'extension de l'aide à la Grèce, notamment le Bundestag allemand. Samedi, plusieurs responsables de la CSU, sœur bavaroise de la CDU d'Angela Merkel, ont fait savoir qu'ils observeraient « de près » l'accord. Mais il est peu probable que le Bundestag rejette cet accord, compte tenu de l'importance de la majorité de la "grande coalition".