La Grèce promet de ne pas revenir sur les privatisations

Par latribune.fr (avec AFP et Reuters)  |   |  720  mots
Cette liste de réformes grecque est indispensable à la prolongation de quatre mois de l'assistance financière versée à Athènes, qui écarte le risque d'une cessation de paiement.
La Commission européenne, qui a pris connaissance de la liste des réformes économiques grecque, s'estime "encouragée par l'engagement contre l'évasion fiscale et la corruption", selon une source européenne. L'Eurogroupe se penche sur le plan d'Athènes mardi après-midi.

Publié le 24/02/2015 à 09:12. Mis à jour le 24/02/2015 à 12:32.

"Du point de vue de la Commission, cette liste est suffisamment complète pour constituer un bon point de départ en vue d'une conclusion fructueuse de son examen. [...] Nous sommes notamment encouragés par l'engagement fort à combattre l'évasion fiscale et la corruption."

Ainsi une source européenne relayée par Reuters a expliqué que le plan de réformes grec a été transmis mardi 24 février vers minuit à l'Eurogroupe, à la BCE, au FMI et à la Commission européenne. Cette dernière a été particulièrement satisfaite par le plan, selon la même source.

A 8h30, le porte-parole de la Commission européenne a en outre annoncé sur son compte Twitter que "la liste des réformes du gouvernement grec a été reçue dans les temps".

Le patron de la zone euro trouve le gouvernement grec "sérieux dans sa volonté de réforme"

"Le gouvernement grec est très sérieux dans sa volonté de réformes", a estimé mardi le patron de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem.

"Je crois qu'ils (les Grecs) sont très sérieux, mais il s'agit juste d'un premier pas", a renchéri Jeroen Dijsselbloem devant le Parlement européen. La finalisation des réformes présentées par la Grèce "devra être faite en coopération étroite" avec ses créanciers, "cela prendra du temps".

Berlin "prudemment optimiste"

Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel s'est dit "prudemment optimiste" quant à une solution au "conflit" avec la Grèce, après qu'Athènes a fait parvenir mardi à ses partenaires européens un programme de réformes, condition à la poursuite de leur soutien financier.

"Je suis prudemment optimiste, après la journée de vendredi et celle d'aujourd'hui, que nous avançons pas à pas vers une solution du conflit", a déclaré Sigmar Gabriel, également ministre de l'Economie, lors d'une conférence sur l'Europe à Berlin.

La Grèce promet de ne pas revenir sur les privatisations

Voici la liste des engagements pris par Athènes, dont Reuters a eu connaissance:

  • Le gouvernement grec s'est engagé à ne pas revenir sur les privatisations réalisées ou en cours et à faire en sorte que ses mesures pour lutter contre la "crise humanitaire" dans le pays ne pèsent pas sur le budget.
  • Dans ce document, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, s'engage à une réforme fiscale ainsi qu'à un examen et un contrôle des dépenses dans "tous les domaines" de l'action publique.
  • Le gouvernement entend aussi réformer les salaires de la fonction publique sans les baisser davantage ni augmenter la masse salariale totale.

Par ailleurs, outre la lutte contre l'évasion fiscale et la corruption, la liste de réformes comprend, selon un aperçu fourni par le gouvernement grec, une série de mesures en faveur des plus défavorisés, conformément au programme du parti Syriza, porté au pouvoir fin janvier.

Il est notamment question de fourniture d'électricité gratuite à des familles dans le besoin, d'accès gratuit aux services de soins, distribution de coupons d'aides alimentaires et de transport pour les plus modestes.

Examinée par l'Eurogroupe

La liste de réformes va à présent être examinée par les ministres des Finances des pays de la zone euro lors d'une téléconférence annoncée par Jeroen Dijsselbloem pour ce mardi après-midi, à partir de 14 heures (heure française).

Conformément au compromis négocié in extremis vendredi soir entre la Grèce et ses partenaires de l'Eurogroupe, cette liste de réformes est indispensable à la prolongation de quatre mois de l'assistance financière versée à Athènes, qui écarte le risque d'une cessation de paiement.

    Lire >> Accord sur la Grèce à l'Eurogroupe sur un financement de quatre mois

La Bourse d'Athènes grimpe

L'indice des valeurs principales de la Bourse d'Athènes, l'Athex a réagi. Il grimpait de plus de 6% dans les premiers échanges mardi.

L'Athex, coutumier des mouvements de yo-yo au gré des discussions entre Athènes et les Européens, a ouvert en maigre hausse (+0,28%) mais s'est vite envolé. A 9H40 (8H40 GMT), il prenait 6,37% à 908,52 points, après avoir affiché une hausse de plus de 7% peu de temps avant.