Espagne : un promoteur immobilier au bord d'une spectaculaire faillite

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  328  mots
La perspective d'une nouvelle faillite d'envergure inquiète après l'éclatement de la bulle immobilière en 2007-2008, qui a coûté très cher à l'économie espagnole.
Le promoteur immobilier Martinsa-Fadesa organise ce qui pourrait devenir l'une des plus grandes liquidations judiciaires européennes de ces dernières années. Cet événement rappelle les pires heures de l'éclatement de la bulle immobilière qui a plongé en 2007-2008 l'Espagne dans une terrible crise économique.

Le promoteur immobilier espagnol Martinsa-Fadesa a annoncé vendredi 27 février la convocation d'un conseil d'administration extraordinaire lundi. Il s'agit d'étudier une éventuelle liquidation judiciaire qui serait l'une des plus importantes en Europe de ces dernières années.

La société n'est toujours pas parvenue à un accord avec ses créanciers à propos d'une restructuration de sa dette. Le passif atteindrait environ 6,5 milliards d'euros, selon la presse.

Le groupe pourrait alors décider d'arrêter les frais en demandant la liquidation au tribunal de commerce. Faute d'avoir reçu toutes les réponses des créanciers, ce dernier n'a d'ailleurs pris encore aucune décision, a déclaré à l'AFP une source judiciaire.

Symbole de la fièvre immobilière

Ce groupe, l'un des leaders du secteur en Espagne et symbole des excès qui ont conduit à l'explosion de la bulle immobilière en 2008, avait été déclaré en cessation de paiement à l'été 2008. Il avait annoncé en mars 2011 avoir trouvé un accord pour refinancer sa dette colossale d'environ sept milliards d'euros. Le plan prévoyait un remboursement sur huit ans, à partir de 2012.

Cependant, selon la presse, qui cite des sources financières, l'entreprise n'est pas parvenue à redresser la barre et le juge pourrait décider de la liquider, les principaux créanciers refusant d'aller plus loin. Face à un passif d'environ 6,5 milliards d'euros, la société disposerait d'actifs évalués à 2,4 milliards, selon le journal El Mundo.

Les créanciers perdent patience

Les créanciers avaient jusqu'au 26 février pour se prononcer, selon le communiqué du groupe. Mais les principaux (Banco Popular, Abanca, Caixabank et la Sareb, organe chargé de géré les actifs toxiques du secteur bancaire), qui détiennent 55% de la dette, ont refusé le nouveau plan, selon El Economista.

L'éclatement de la bulle immobilière a plongé l'Espagne dans une profonde récession dont elle est sortie en 2014, avec une explosion du taux de chômage qui reste toujours à des niveaux records, à 23,7% de la population active.