"Je me sens davantage chef d'entreprise que politicien"

Par latribune.fr  |   |  523  mots

La Tribune publie ce lundi un grand entretien inhabituel avec Jean-Paul Huchon. Le président socialiste du conseil régional d'Ile-de-France y répond en effet aux questions d'un panel de lecteurs, sélectionnés parmi nos abonnés. Retrouvez l'intégralité de ses réponses classées par grande thématique en cliquant sur les liens ci-dessous.


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Jean Ancely, rétraité, Neuilly-sur-Seine (92

 

Vous êtes président de la région depuis 1998 et vous sollicitez un nouveau mandat pour quatre ans. A une époque où on a tendance à raccourcir les mandats, à exiger le non cumul - y compris dans les entreprises - c'est un peu à contre courant. Qu'est-ce qui vous motive ?

Jean-Paul Huchon. Je me suis lancé dans la politique il y a bien longtemps. J'ai été maire d'une ville de 35.000 habitants. Puis, au sein du Parti socialiste, j'ai eu des responsabilités. J'ai également été directeur du cabinet de Michel Rocard mais aussi président du Crédit Agricole, directeur général au sein du groupe Pinault. De plus, j'ai géré une petite entreprise de chasseur de têtes de 1994 à 2004. Donc j'ai une vision relativement large de l'art de la gouvernance.
Lors de mon premier mandat, je n'avais pas de majorité ; il y avait 85 élus de gauche, 85 élus de droite, 36 du Front national. J'ai dû composer, négocier. Nous n'avons pas avancé autant que je l'aurais voulu. Depuis 2004, je dispose d'une vraie majorité ; donc nous avançons à pas rapides, mais on sait que la création d'une ligne de transports collectifs, la construction d'un lycée ou d'un grand équipement, une base de loisirs, un équipement olympique, etc., cela prend entre huit et dix ans. Disposer d'une certaine continuité me semble donc un avantage.

Et puis, il y a eu cette attaque généralisée contre les collectivités locales. Je suis un ancien haut fonctionnaire de l'Etat, j'ai fait l'ENA, j'ai exercé de hautes responsabilités dans l'administration. Mais, à travers mes mandats d'élu, je me suis passionné pour la gestion locale. Et, pour moi les régions comme les mairies seront demain les interlocuteurs à la fois de l'Europe et du pouvoir central. Face aux attaques incessantes de la part des Jacobins, des Napoléoniens -je ne pense pas seulement à Nicolas Sarkozy-, il fallait quelqu'un d'expérience qui ait l'habitude de l'interministériel, qui ait exercé des responsabilités et dispose d'une vraie majorité. J'ai réfléchi - c'est long douze ans. Mais ce qui est passionnant dans la région, c'est cette grande liberté d'avancer dès lors qu'on a réuni une majorité. J'ai plutôt une âme de chef d'entreprise que de politicien. Ce qui m'a déterminé c'est l'amour que j'ai pour cette région - j'y suis né et je l'ai vraiment sillonnée dans tous les coins - et la nécessité de résister à certains projets catastrophiques pour la région.
 

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