Emploi : "Mon fils est au chômage et cela fait trois ou quatre mois qu'il n'a pas été convoqué par Pôle emploi"

Les compétences des régions en matière d'emploi sont limitées. Interrogé sur ce sujet, Jean-Paul Huchon insiste surtout sur son bilan et ses projets en matière de formation.  

 



Nicolas Frangoulis, chef d'entreprise, Paris VIIe

 

Je voulais vous exposer un projet pour la région Ile-de-France qui me tient à c?ur : il faudrait créer une télé-emploi associant Internet, les journaux et Pôle emploi, pour mettre en relation directement les employeurs et les demandeurs d'emploi. L'Ile-de-France a un gisement très important d'emplois, mais le chômage y est élevé et nous, les chefs d'entreprise, avons du mal à trouver des gens qualifiés. Que comptez-vous faire pour rapprocher offre et demande ?

Jean-Paul Huchon : Vos propos mettent en cause l'efficacité des services publics de l'emploi. Je le sais, mon fils est au chômage et cela fait trois ou quatre mois qu'il n'a pas été convoqué. A la région, nous avons créé en mai 2009 une bourse en ligne qui permet à tous les jeunes apprentis et jeunes travailleurs de trouver un stage, un centre de formation ou un employeur. Ce site n'est pas encore assez connu. Pour l'avenir, nous souhaitons créer un service régional de l'orientation et de la formation. En sillonnant l'Ile-de-France, je me suis aperçu que bon nombre de jeunes sont complètement perdus devant l'offre absolument pléthorique des centres de formation. Il faut les encadrer. Par ailleurs, nous avons déjà signé des contrats avec un certain nombre de professions -automobile, aéronautique, collectivités locales- pour mettre à leur disposition des formations adaptées . Mais nous n'avons pas encore de système global permettant de dire : la région va se développer dans tel ou tel secteur.

Nicolas Frangoulis:  C'est très bien tout ce que vous venez d'exposer, mais il faut aussi développer les services pour permettre aux PME de recruter sans bureaucratie...

J-P.H.: Il faut le reconnaître, aujourd'hui certaines professions posent problème : 60.000 emplois sont à créer dans l'hôtellerie et la restauration. J'y crois beaucoup, d'autant que Paris est la destination touristique mondiale numéro un. Mais on manque énormément de gens à former en ce domaine. Pourquoi ? Parce que les conditions de travail, notamment les horaires, l'hygiène, n'ont pas été suffisamment améliorées. Alors que faisons-nous ? Nous passons une « contrat d'objectif et de moyens » (COM) avec la profession de l'hôtellerie et la restauration, dans lequel eux s'engagent à modifier légèrement les grilles de salaires pour être plus incitatifs, à organiser l'hygiène, à prendre en charge une partie du logement, et où nous leur apportons la garantie de former des gens dans de bonnes conditions en alternance. Parce que, manifestement, l'alternance est la formation qui permet de prendre le plus conscience de la réalité de l'entreprise. On a vécu trop longtemps avec une séparation université-école et entreprise ; ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui. Savez-vous combien on dénombre d'apprentis dans les universités ? Aujourd'hui, 20%, c'est-à-dire que 20% des apprentis ont un niveau universitaire.

 

Commentaires 3
à écrit le 26/02/2010 à 5:05
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il y a du boulot dans les vignes!!!

à écrit le 23/02/2010 à 19:52
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Il existe un site d'emploi Gratuit pour les employeurs et pour les demandeurs d'emploi ! 26 000 CV en lignes et des offres d'emploi tous les jours ! accès au site www.job-hrt.com

à écrit le 23/02/2010 à 9:06
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preciser l argument selon lequel la formation en alternance est celle qui permet la meilleure prise de conscience de la realite de l entreprise.References en la matiere,application concrete ou pure supposition ?

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