DSK inculpé pour agression sexuelle

Par Reuters  |   |  992  mots
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Le parquet de New York l'inculpe pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration. DSK a fait savoir par son avocat qu'il niait tous les faits qui lui sont reprochés. Son épouse se dit certaine de son innocence.

Dominique Strauss-Kahn a été inculpé dimanche d'agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration par le parquet de New York. Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) devrait être présenté à un juge dans la journée. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a été placé en garde à vue samedi à l'aéroport JFK, à New York, et devrait être inculpé pour l'agression sexuelle d'une femme de chambre du Sofitel dans lequel il séjournait, à Manhattan. Une plainte à son encontre a été déposée samedi par cette employée de 32 ans, a annoncé Paul Browne, porte-parole de la police de New York.

Anne Sinclair prend la défense de son mari

Benjamin Brafman, l'un des avocats chargés de le représenter, a annoncé à Reuters qu'il plaiderait non-coupable. Information confirmée peu après par son conseil William Taylor. On a également appris dans en fin de matinée que Dominique Strauss-Kahn avait reçu dès samedi soir la visite de Philippe Lalliot, consul général à New York "dans le cadre de l'exercice de la protection consulaire", selon les termes utilisés par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Selon ce dernier, "l'ambassade de France et le consulat à New York sont mobilisés" : "Nous sommes et restons en contact étroit avec le FMI et les autorités américaines".

Quant à Anne Sinclair, elle "ne croit pas une seule seconde aux accusations" d'agression sexuelle lancées contre son mari. La journaliste l'affirme dans un communiqué, elle ne croit pas "une seule seconde aux accusations qui sont portées contre mon mari. Je ne doute pas que son innocence soit établie". La journaliste appelle donc "chacun à la décence et à la retenue."

Pour la police, DSK était en fuite

Selon le récit des faits fourni par le porte-parole de la police, Dominique Strauss-Kahn serait sorti nu de la salle de bains de sa chambre d'hôtel, il aurait rejoint la femme de ménage dans la salle de séjour où elle se trouvait et l'aurait forcée à gagner la chambre où il aurait tenté de la violer. La jeune femme a raconté s'être débattue, mais Dominique Strauss-Kahn l'aurait alors entraînée vers la salle de bains et aurait tenté de l'agresser sexuellement. Il aurait également tenté d'empêcher sa fuite en fermant la porte de la chambre à clé.

La femme de chambre est parvenue à se dégager et à donner l'alerte provoquant ce qui ressemble à un départ précipité de Dominique Strauss-Kahn. "La police de New York s'est rendu compte qu'il (Strauss-Kahn) avait fui, il avait oublié son téléphone portable", a expliqué Paul Browne. "Nous avons appris qu'il se trouvait à bord d'un avion d'Air France. Ils ont retardé le départ de l'avion, il a été débarqué et placé en détention pour interrogatoire", a-t-il ajouté. Selon la législation de l'Etat de New York, une fellation non consentie est considérée comme un acte sexuel criminel. Paul Browne a également précisé que la femme de chambre avait été conduite par le service des urgences médicales à l'hôpital Roosevelt où elle a été soignée pour des blessures superficielles. 

Débarqué de l'avion avant le décollage

Citant un porte-parole de Port Authority, l'organisation gouvernementale gérant les infrastructures de transports de New York et du New Jersey, le New York Times précise que Dominique Strauss-Kahn a été appréhendé par des employés des autorités portuaires de la ville quelques minutes avant le décollage d'un vol d'Air France à destination de Paris. Le journal précise que l'interpellation a eu lieu à 16h45, heure locale : des employés en civil des autorités portuaires de New York et du New Jersey sont montés à bord du vol AF 23 d'Air France qui se trouvait sur le tarmac de l'aéroport et ont interpellé Dominique Strauss-Kahn, qui ne bénéficie pas de l'immunité diplomatique.

DSK était en route pour l'Europe, où il devait rencontrer dimanche la chancelière Angela Merkel. 

"Philippe Lalliot, consul général à New York a rendu visite samedi soir à Dominique Strauss-Kahn dans le cadre de l'exercice de la protection consulaire", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. "L'ambassade de France et le consulat à New York sont mobilisés", a précisé le porte-parole. "Nous sommes et restons en contact étroit avec le FMI et les autorités américaines", a-t-il ajouté, sans plus de commentaire.



L'Elysée ne fait aucun commentaire

Cette affaire intervient alors que plusieurs médias français ont publié ces derniers jours des informations sur le "train de vie" du patron du FMI après la diffusion d'une photo prise à Paris, lors d'un récent séjour destiné à préparer sa candidature, le montrant en train de prendre place dans une voiture de luxe, une Porsche Panamera.

La voiture appartient à l'un de ses conseillers en communication, Ramzi Khiroun. Dominique Strauss-Kahn a décidé d'assigner en justice le journal France Soir "à la suite de la publication de fausses informations relatives à son train de vie". Le patron du FMI s'est vu régulièrement contraint de lutter contre son image de "gauche paillettes" mais aussi sa réputation tenace de séducteur. Le député socialiste de Paris Jean-Marie Le Guen, l'un de ses proches, a dénoncé samedi une campagne délibérée contre sa personne, orchestrée selon lui par l'Elysée. "Il y a maintenant une campagne tout à fait structurée, organisée, qui avait d'ailleurs été annoncée par M. Sarkozy et ses proches, qui veulent attaquer la personne de Dominique Strauss-Kahn", a expliqué le député socialiste sur Europe 1. L'Elysée, pour le moment, n'a pas souhaité réagir à ces accusations. "Nous n'avons aucun commentaire à faire sur ces propos" se contente-t-on de répondre dans l'entourage présidentiel.