Commerce électronique : Renaud Dutreil veut une charte

Le ministre des PME et du Commerce Renaud Dutreil annonce la création d'une charte de déontologie du commerce sur Internet. Le chiffre d'affaires du commerce électronique frôle les 10 milliards de dollars, et le nombre de sites d'e-commerce explose.

C'est de tradition: les bilans sur l'e-commerce s'enchaînent en ce début d'année. Après celui communiqué par l'Association pour le commerce et les services en ligne (ACSEL) il y a quelques jours, au tour de la Fédération des entreprises de vente à distance (FEVAD) de présenter le sien. Avec un invité de marque: le ministre des PME et du Commerce Renaud Dutreil. Ce dernier s'est ainsi félicité des performances de cette "nouvelle forme de commerce qui s'est installée, (...), qui s'est démocratisée".

Fait nouveau, Internet a permis l'émergence du commerce entre particuliers. "C'est un acte naturel de l'être humain d'acheter et de vendre. Jusqu'ici ils n'en avaient pas les moyens". Ainsi, selon Médiamétrie, 40% des internautes ont utilisé ce type de site, comme eBay ou PriceMinister. Attention cependant aux dérives qui pourraient voir le jour. Le ministre a donc annoncé la création d'une charte de déontologie du commerce sur Internet, qui pourrait entrer en application en juin prochain. Cette charte aura pour objectif de dissocier sur les sites Internet les vendeurs particuliers des professionnels, deux populations qui ne répondent pas des mêmes régimes fiscaux. Il s'agira aussi pour cette charte d'informer sur les conditions fiscales, et d'avertir les vendeurs particuliers dont l'activité deviendrait trop importante par rapport à leur statut, des risques encourus.

Plus globalement, il faudra assurer la défense du consommateur, a expliqué le ministre. "Souvent, on a trouvé sur Internet des placebo comme le faux Tamiflu [médicament contre la grippe aviaire, ndlr]. Le gouvernement sera extrêmement ferme contre ces dérives", a prévenu Renaud Dutreil. Toutefois, Internet peut offrir, contrairement à l'opinion commune, des garanties supérieures au commerce de détail. "Internet n'est pas propice à l'usurpation d'identité".

Il faut dire que le commerce électronique devient un geste banal. Un Français sur 4 s'y est essayé. En 2005, les ventes totales ont atteint presque 10 milliards d'euros tout compris, ou 8,7 milliards d'euros hors produits financiers, soit une croissance de 53% sur un an. A elles seules, les ventes de Noël ont généré un chiffre d'affaires de 1,7 milliard d'euros, (+33% sur un an). Bien entendu, les voyages et les loisirs, la high-tech mais également les vêtements ont particulièrement profité de cet engouement. La part des gros acheteurs (+500 euros) a doublé, tandis que le panier moyen sur l'année a atteint 75 euros.

2005 a également vu arriver un nombre important de nouveaux entrants, puisque le nombre de sites d'e-commerce répertoriés est passé de 7.500 à 11.000. Et même si 66% des sites enregistrent moins de 10 transactions par mois, la FEVAD y voit l'occasion pour ces entreprises de se servir d'Internet comme relais de croissance. La Fédération a par ailleurs souligné les allers-retours des consommateurs entre la Toile et les magasins physiques, deux mondes qui interagissent. Dans cette population d'acheteurs - plus féminisée, plus équilibrée en terme de classe sociale -, la confiance s'est installée durablement, selon la Fédération.

En tous cas, si la France est bien placée dans l'e-commerce, elle a encore une marge de manoeuvre importante. De fait, elle reste encore en retrait par rapport à ses voisins européens. Au Royaume Uni, le taux de pénétration des Internautes acheteurs est de 66%, de 60% en Allemagne, contre 46,6% en France.

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