Citroën C1 : Une micro-citadine tricolore très... nippone

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  1181  mots
Elle est mieux finie, plus jolie que la précédente et son confort se révèle meilleur. Voilà une nouvelle petite auto d’entrée de gamme intéressante, étudiée et produite en coopération avec Toyota. Mais le moteur trois cylindres est pénible dans les embouteillages urbains.

La précédente C1 remontait à 2005. Elle avait sacrément vieilli. PSA Peugeot Citroën et Toyota ont revu leur copie. Et voilà un nouveau trio de mini-citadines coproduites en République tchèque. Cette Citroën C1 II, comme sa sœur Peugeot 108, est en fait... très japonaise. « Toyota a fait 70% du boulot et PSA 30% », reconnaît Pascal Béziat, Directeur du projet pour les deux modèles du groupe PSA. La plate-forme est toujours d'origine Toyota ainsi que le petit moteur trois cylindres 1,0 de 68 chevaux. PSA s'est « chargé des achats, de modules comme le chauffage-climatisation, des sièges ». PSA apporte également une deuxième motorisation optionnelle, toujours à essence, un 1,2 de 82 chevaux produit en France.

70% de pièces communes

Les Peugeot 108 et Citroën C1 II « partagent 70% de pièces avec la Toyota Aygo », indique Pascal Béziat. Mais « les ailes, le bloc avant, les boucliers et feux arrière sont spécifiques à chaque modèle, ainsi que les tissus de sièges et coloris ». D'où l'impression visuelle de modèles quand même très différents.

La voiture est mignonne et fait moins bas de gamme que la précédente. Spacieuse pour le gabarit, pratique et ingénieuse, elle renouvelle l'offre dans ce segment des micro-voitures d'entrée de gamme, qui comprend notamment les Fiat Panda et Volkswagen Up. Les portières ouvrent bien et permettent une bonne accessibilité. Le coffre suffit (à peine) pour une voiture de moins de 3,50 mètres de long.

 Plastiques bas de gamme

A ce prix, l'environnement est très plastique. Avec des matériaux assez légers et creux. Mais c'est mieux qu'avant. Et l'assemblage semble plus soigné. Tout cela respire l'économie et les matériaux à bas coûts, mais ça ne fait pas camelote pour autant, ce qui était le cas auparavant !

L'ergonomie apparaît bonne, bien pensée, la position de conduite correcte malgré un volant qui ne se règle pas en profondeur. Les sièges, naguère mal dessinés, soutiennent mieux le corps. Sur des pavés, les résonnances sont évidemment nombreuses, avec des grincements. Mais, pour une voiture minimaliste, cela ne choque pas trop.

Moteur rugueux et sonore

Prenons le volant de la C1 équipée du trois cylindres de 82 chevaux le plus puissant. Ces petites mécaniques sont politiquement correctes. PSA vante d'ailleurs la frugalité et les faibles rejets de CO2 (99 grammes au kilomètre, contre 95 pour le 68 chevaux). Bon, d'accord. Mais, à part ça, ce moteur est... désagréable ! Rugueux, vibrant, instable, il oblige à doser soigneusement embrayage et accélérateur lors des démarrages ou reprises à bas régime.

Sans inertie, la pédale d'accélérateur s'emballe en effet trop facilement. Bref, dans les encombrements urbains - pourtant la vocation de la voiture -, ce moteur génère une conduite heurtée, sans finesse, avec des à-coups, dans un tintamarre peu sensuel de machine à laver. Heureusement, les vitesses de la boîte passent sans difficulté. On s'habitue à la mécanique, certes. Et, dès que l'on quitte les embouteillages, ça va mieux. Mais, de là à parler d'agrément...

A noter que le petit trois cylindres Toyota de 68 chevaux n'est guère plus plaisant. Le 82 chevaux apporte plus de vigueur et un peu plus de polyvalence. Il est d'ailleurs vif et grimpe avec un bel allant dans les tours. Question clé : quid de la fiabilité et la longévité d'une telle micro-mécanique archi-sophistiquée, qui tourne souvent à haut régime ?

Tenue de route très correcte

La C1 reste très moyennement confortable. Normal, avec un si faible empattement. Mais PSA a bien retravaillé les liaisons au sol. C'est mieux qu'avant. Et l'inconfort ne constitue plus un défaut majeur. La tenue de route est bonne pour un si petit véhicule, avec des roues accrochant bien au pavé. On apprécie une direction suffisamment précise. Ce n'est pas une routière. Mais ça, on s'en doutait. Agile, maniable, la C1 est faite pour de petits parcours pas trop encombrés à allure modérée...

 Notre prise en mains nous laisse un goût mitigé. A cause de cette satanée mécanique. Sinon, les tarifs sont étudiés au plus juste. Mais, attention, ça grimpe vite avec les nombreuses possibilités d'accessoires supplémentaires!...  Et, pour ce prix, on ne peut pas trop en demander. Ceci dit, pour moins cher encore, une Dacia Sandero, plus spacieuse et confortable, moins rugueuse à conduire, nous semble plus attractive. Mais, évidemment, elle est plus grosse et moins « mode » !

A partir de 9.950 euros

Chez Citroën, les tarifs de la C1 démarrent à 9.950 euros dans une version évidemment dépouillée et spartiate (Start), sans direction assistée. On vous conseille le deuxième niveau d'équipement Feel - Citroën s'est mis aux anglicismes ! Condamnation centralisée des portes, climatisation, lèves-vitres électriques à l'avant, siège du conducteur réglable en hauteur, système audio sont au programme. Ainsi que des zébrures pour les sièges... Comptez 11.850 euros avec le petit moteur de 68 chevaux en trois portes et 12.350 en cinq. Evitez l'offre à 850 euros d'une boîte robotisée archi-déplaisante, à moins de n'avoir... jamais appris à se servir d'une boîte manuelle ! Le 82 chevaux requiert 600 euros de plus que le 68.  

 Le « haut de gamme » Shine exige 1.200 euros supplémentaires, avec l'apport de la caméra de recul, des rétroviseurs électriques chauffants et de la tablette tactile. La capote en toile, dite Airscape - et encore merci Citroën pour la défense de la langue française ! -, bien agréable pour les beaux jours, se monnaye moyennant 1.450 euros (sur Feel).

Plein de coloris chatoyants

Bien sûr, reprenant l'excellente initiative de BMW avec sa Mini et de Fiat avec sa 500, Citroën offre quelques possibilités de personnalisation, histoire de faire gonfler la facture et donc les marges. Vous pouvez accéder à des coques de rétroviseurs extérieurs chromés (110 euros),   des vitres arrière sur-teintées genre 4x4 (110 euros), une jolie couleur rouge pour la capote (160 euros). Notons au passage que l'on a le choix de neuf teintes extérieures. Sur une Feel, la tablette tactile est disponible pour 650 euros.

La C1 est une voiture de base comparable à une Volkswagen Up ou une Fiat Panda. Il faut le savoir et la juger en conséquence. Mais on peut aussi judicieusement envisager l'achat d'occasion d'une « petite » de la catégorie supérieure (Renault Clio, Citroën C3...), plus polyvalente. La C1 II va affronter à la rentrée sa plus dangereuse rivale, la Renault Twingo III.

 

Modèle d'essai : Citroën C1 VTi (82 ch) Feel Airscape cinq portes : 14.400 euros

 

Puissance du moteur : 82 chevaux (essence)

 

Dimensions : 3,46 mètres (long) x 1,62 (large) x 1,46 (haut)

 

Qualités : bouille sympathique, habitabilité (pour le gabarit), fonctionnalité, tenue de route (pour une petite), maniabilité, toit ouvrant (Airscape)

 

Défauts : moteur très rugueux et bruyant, finition simpliste, plastiques bas de gamme, voiture spartiate, confort moyen

 

Concurrentes : Fiat Panda 0,9 Lounge (toit ouvrant) : 14.540 euros ; Volkswagen Up 75 ch Move Up 5 portes (toit ouvrant + clim) : 14.762 euros

 

Note : 11,5 sur 20