Audi A3 cabriolet : Une (VW) Golf découvrable version "chic"

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  938  mots
La compacte Audi A3 est ici déclinée en un joli cabriolet. Cette décapotable permet de rouler cheveux au vent sans trop se ruiner. Mais, par rapport à sa sœur Volkswagen Golf, l’Audi fait quand payer un peu cher ses prestations."premium".

La Volkswagen Golf VII, avec sa nouvelle plate-forme modulaire, se retrouve à toutes les sauces. En version « premium », elle prend... l'appellation d'Audi A3. Après les berlines trois, cinq et quatre portes, voici le cabriolet de la célèbre marque d'Ingolstadt. Une voiture séduisante. Les lignes de cette décapotable, reconnaissables entre mille, sont réussies, surtout quand elle est découverte. Plus équilibrées que sur la mouture précédente, elles profitent d'un arrière allongé. C'est une Audi, classique, élégante et... fortement inspirée de l'ancien modèle, au détriment de l'originalité. Personnellement, nous apprécions cette évolution subtile, qui préserve la personnalité esthétique d'une marque.

A l'intérieur, l'identité est également intacte. On retrouve sans surprise une planche de bord traditionnelle, avec pour seule originalité l'écran escamotable... non tactile. Formes douces, arrondies, sans excroissances clinquantes, génèrent une ambiance typique du label aux quatre anneaux. Du travail bien fait avec des matériaux soignés. Ceci dit, il n'y a pas de différence sensible en matière de qualité avec une Volkswagen Golf ou Coccinelle. Et, à moins d'opter pour une version « cuir-alcantara (faux daim) » en supplément, les sièges au revêtement rêche et quelconque sont certes costauds mais ne dégagent pas une ambiance raffinée. Et, avec l'atmosphère intérieure noire, c'est assez sinistre. Heureusement, on a un certain choix. A propos, sans supplément de prix, on peut avoir à l'extérieur une capote brune, moins triste que la grise ou la noire.

Fonctionnalité cabriolet bien étudiée

L'habitabilité est correcte pour une découvrable, même si les places arrière seront réservées à des personnes de petite taille, suffisamment souples pour y accéder. Le coffre est évidement moyen, surtout avec la capote ouverte, et l'ouverture de la malle limitée. Mais les dossiers arrière basculent pour agrandir (un peu) l'espace de chargement. La position de conduite se révèle satisfaisante, l'ergonomie aussi. En quelques secondes à peine, on se trouve parfaitement installés. Et on salue toujours l'accoudoir central réglable.

La fonctionnalité cabriolet est très bien étudiée. On peut capoter ou décapoter en-dessous de 50 à l'heure. Parfait. La rigidité reste toutefois forcément inférieure à celle de la berline. Nous avons eu notamment droit à des vibrations désagréables sur chaussée déformée, à l'angle de la planche de bord et de la portière gauche. Agaçant.

Moteur rugueux à bas régime

Nous avons hérité sur notre modèle de test d'un moteur 1,4 à essence de 140 chevaux, dont deux cylindres sont débrayables automatiquement au lever le pied sur l'accélérateur. Comme bien des mécaniques actuelles de faible cylindrée, ce moteur arbore une double personnalité. Au-dessus de 1.500 tours-minute, il se montre vif, souple, fort plaisant. Malheureusement, à bas régime, il manque de ressources et d'éducation.

Apathique au démarrage, il se montre rugueux, avec des trous à l'accélération générant des à-coups et donc une conduite heurtée à basse vitesse dans les embouteillages. Même au rétrogradage sur route sinueuse, le petit à-coup dégrade le plaisir. Bof, nous n'avons pas été vraiment  convaincus, même si le « Stop and start » (arrêt et redémarrage automatiques du moteur) est pour sa part bien élevé. A noter: ce moteur va prochainement passer en 150 chevaux.

Qualités routières dégradées

La boîte de vitesses se révèle par ailleurs un peu trop ferme. Rien à faire, sinon opter pour une boîte à double embrayage, en option à 2.070 euros. C'est la même que chez Volkswagen, mais elle coûte plus cher. Les consommations sont acceptables pour une voiture à essence.

L'A3 berline distillait de belles qualités routières. Mais, en cabriolet, la moindre rigidité et les suspensions un peu mollassonnes engendrent un comportement moins précis. Cette version perd de sa rigueur en virage. On aimerait un train avant plus incisif. Dommage. Même avec une monte pneumatique optionnelle assez extrême (40R18) sur notre modèle d'essai, le confort apparaît en revanche satisfaisant. Il a progressé par rapport à l'ancienne.

Tarifs plutôt élevés

La gamme A3 cabriolet démarre à 31.730 euros en finition dépouillée Attraction, avec un moteur 1,4 de 125 chevaux. La version 140 chevaux - et une nouvelle à 150 au même prix - coûte 1.000 euros de plus (à finition équivalente). Mais elle n'est plus disponible en Attraction. Il faut accéder au deuxième niveau de finition Ambition. Comptez quelques options comme le système de navigation « Plus » à 1.100 euros - avec des graphiques peu clairs pour les sens de circulation des rues - ou des revêtements de sièges en « cuir-alcantara » à 1.320.

L'A3 cabriolet est une jolie voiture flatteuse, mais pas sans défauts, et bien plus onéreuse qu'une Volkswagen Golf, laquelle repose toutefois sur l'ancienne plate-forme de la Golf VI. L'A3 est il est vrai plus volumineuse. Evidemment, l'image de marque d'Audi est en béton et conditionnera une valeur de revente élevée. Mais, quand même, Audi exagère...

Modèle d'essai : Audi A3 Cabriolet 1,4 TFSi 140 Ambition: 35.230 euros

Puissance du moteur : 140 chevaux (essence)

Dimensions : 4,42 mètres (long) x 1,79 (large) x 1,41 (haut)

Qualités : présentation rigoureuse, esthétique réussie, capote électrique plaisante, bon confort, moteur vif et souple à régime moyen et haut...

Défauts : ... mais rugueux et apathique sous 1.500 tours-minute, à-coups, boîte un peu ferme, train avant pas assez incisif, prix élevé

Concurrentes : VW Golf Cabrio Carat TSi (122) : 28.630 euros ; Renault Mégane CC GT 1,2 TCe 130 : 29.950 euros ; Opel Cascada 1,4 Turbo Cosmo : 29.990 euros

Note : 13 sur 20