La nouvelle Skoda Fabia cherche encore son côté fun

Par Nabil Bourassi  |   |  851  mots
La Skoda Fabia, troisième génération déçoit par ses finitions. En revanche, ses performances techniques pourraient faire de l'ombre à ses concurrentes...
Lancée en octobre 2014, la Skoda Fabia III se mesure à ses concurrentes françaises sur un marché très concurrentiel. Au-delà de ses atouts techniques indiscutables et offerts par Volkswagen, sa puissante maison-mère, la citadine tchèque tente également de s'immiscer dans le registre de la voiture sympathique à vivre avec plus ou moins de succès... L'essai s'est effectué sur trois modèles essence.

C'est un match à trois que nous avons décidé de lancer moins de six mois après le lancement de la nouvelle Skoda Fabia. La marque tchèque dont les ventes ne cessent de grimper au point d'avoir immatriculé pour la première fois 1 million de véhicules en 2014, ambitionne de s'installer durablement sur le segment très concurrentiel des compactes. Son offensive ne devrait pas s'arrêter à ce seul segment puisque Skoda compte sur une nouvelle Superb en 2015 avant le lancement d'un SUV compact à horizon 2016, 2017.

Sur le marché français, la Fabia devra néanmoins affronter deux modèles très bien installés, à savoir la Renault Clio et la Peugeot 208. Mais la Fabia ne manque pas d'atout et pas seulement en terme de rapport qualité-prix. Point qui, notons-le, n'est plus son principal argument puisque désormais la marque tchèque se situe dans les mêmes tranches tarifaires que ses concurrentes.

Une légère touche de folie

La nouvelle Fabia tente néanmoins de jouer la carte de la décontraction, grâce à sa carrosserie bi-colore. Mieux : elle va bientôt proposer une personnalisation inédite de sa planche de bord avec des stickers. Qui n'a jamais rêvé d'apposer la photo de ses enfants entre les commandes du chauffage et l'aération ? Tous ces effets de personnalisation sont fort sympathiques mais ils dissimulent mal une autre réalité, celle de plastiques encore rigides et basiques. De même, si les designers de la marque ont su adoucir les lignes de la carrosserie, on ne peut s'empêcher d'y voir encore les traits abruptes et la silhouette aux angles (trop) droits des Skoda d'antan, comme les stigmates d'un héritage est-européen trop prégnant. Seul moyen d'égayer l'ambiance intérieur, jouer sur les options payantes de personnalisation... Sauf que cela fait grimper la note... Aïe !

A ce jeu-là, on préfère la Renault Clio qui a su rendre son intérieur plus agréable, ce qui ne gâche rien au plaisir de conduite. La planche de bord affiche un design « fun » et bien dessiné, avec des accents sportifs, comme l'impose le design de la carrosserie. On regrette néanmoins la qualité des plastiques, probablement perfectibles.

La Peugeot 208, elle, se défend avec un intérieur sobre mais efficace. Sans chichis et sans artifices, l'intérieur n'est pas le repoussoir qui donne envie de descendre au plus vite du véhicule.

Une conduite fluide et dynamique

En parlant de plaisir de conduite, c'est bien dans ce domaine que la Skoda Fabia pousse assurément son avantage. Forte de sa mécanique partagée avec Volkswagen,  sa maison-mère et la plupart de ses marques-sœurs, il y a peu à lui reprocher. Conduite dynamique, une reprise plus que convenable pour ses 92 chevaux permettant d'assurer en cote ou en dépassement sur autoroute. En ville, la qualité de sa boite de vitesse permet de ne pas s'énerver entre les trois premiers rapports. Bref, une voiture très agréable à conduire.

Côté français, le bilan est plus mitigé. Certes, la Clio propose une boite de vitesse plutôt fluide mais celle-ci souffre d'à-coups entre les trois premiers rapports, ce qui rend la conduite en ville parfois un peu désagréable. Sur autoroute, elle reste toutefois dynamique et souple à la fois, idéal pour une conduite un peu sportive.

Peugeot 208 déçoit sur cette petite motorisation

Malheureusement, la Peugeot 208 ne convainc pas. Il faut dire que la marque au lion ne propose aucun modèle entre la 82 chevaux et les 120 chevaux. Il faut donc se débattre avec un moteur pas très puissant, mais surtout avec une boite de vitesse très laborieuse. Le point de patinage s'avère extrêmement précaire, pas très agréable... Dommage parce que la 208 est plutôt sympathique et offre une conduite dynamique. Par ailleurs, elle affiche de bonnes performances en termes de consommation de carburant avec 4,5l sur 100km en consommation mixte d'après les normes européennes (5,5l en ville et 3,9l sur route). Plutôt pas mal comparé à la Skoda qui affiche certes, une consommation mixte de 4,7l, mais une consommation de 6l en ville (4l sur route). Mais la différence semble très anecdotique compte tenu de l'expérience de conduite de la Tchèque.

Le prix ne sera pas le juge de paix

Au final, le choix parait compliqué. Certes, la Skoda Fabia offre un confort de conduite agréable, mais faut-il pour autant sacrifier la vie à bord, ne serait-ce que par souci de ses passagers. Un arbitrage livré à l'appréciation de chacun. Il ne pourra pas compter sur les grilles tarifaires pour affiner son choix tant ceux-ci sont désormais proches. La Fabia Ambition démarre ses prix à 15.740 euros, contre 16.300 euros pour une Clio Zen qui a rempli son contrat même si sa boite de vitesse reste encore à apprivoiser. On espère que Peugeot sera meilleur challenger sur des motorisations supérieures, à moins que le consommateur soit séduit par son prix affiché de 15.350 euros.