Une commune sur cinq connaît des tensions financières et ça va encore s'aggraver...

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  496  mots
20% des communes disent connaître des tensions financières
Selon un sondage CSA réalisé pour le cabinet d'audit EY, 20% des municipalités estiment connaitre des tensions financières et vont réduire leurs dépenses courantes pour ne pas rogner sur les investissements.

Quels sont les principaux enjeux d'organisation et de financement de l'action publique locale ? A une encablure des élections municipales, la question est pertinente, surtout que les décisions prises par les édiles ont une influence directe sur la vie de leurs administrés. Le cabinet d'audit EY a fait réaliser par l'institut CSA un sondage auprès de 206 responsables locaux (maires, maires adjoints, directeurs généraux des services de communes de plus de 1.000 habitants) afin de connaître leurs appréciations sur la situation financière de leur commune, les moyens de sécuriser les capacités d'investissements futurs, etc.

20% des communes connaissent des difficultés financières

Une commune sur cinq déclare ainsi connaître actuellement des tensions financières. Ce qui est surtout vrai dans les grandes municipalités : 38% des communes de 10.000 à 30.000 habitants estiment être dans ce cas et ce pourcentage monte même à 62% dans celles de plus de 30.000 habitants. Et, manifestement, les édiles pensent que les choses ne vont pas s'améliorer dans un contexte de rationalisation de la dépense publique et de baisse des dotations de l'Etat (celles-ci devraient encore baisser de 10 milliards d'euros). Neuf communes interrogées sur dix estiment ainsi que les tensions financières vont s'accroître dans les prochaines années.

Priorité à la baisse des dépenses courantes

Dans ce contexte, la priorité est à la baisse des dépenses courantes pour préserver les capacité d'investissement des communes. Cette réduction des dépenses courantes arrive en tête des leviers envisagés (citée par 71% des répondants), elle est suivie par le recours à d'autres modes de financement comme les partenariats public-privé ou la reprise en régie - notamment dans les plus petites villes - de certaines activités (gestion de l'eau, des déchets, etc.). A noter que 19% des sondés envisagent aussi une hausse de la fiscalité et 17% la diminution des agents.

Les édiles doutent de l'efficacité du rapprochement des collectivités

Sur un autre thème, les édiles se montrent manifestement très sceptiques sur les projets de grignotage du « mille-feuilles » administratif. Près de 60% des dirigeants de communes interrogés pensent que la volonté du gouvernement de réduire le nombre des régions et de rapprocher les collectivités ne permettra pas d'accroître significativement l'efficacité de l'action publique locale. Mais ceci est moins vrai dans les grandes communes. Ainsi, dans celles de plus de 30.000 habitants, les réponses sont à 62% positives. Dans les plus petites villes, il y a sans doute la crainte qu'un rapprochement entre collectivités entraîne une dégradation de la proximité du service public.

Parallèlement, 88% des responsables communaux interrogés estiment avoir « de bonnes relations » avec leur Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) de rattachement. Ils considèrent que l'EPCI donne surtout la possibilité « de mener des investissements stratégiques à l'échelle du territoire" (75% des citations) et, dans une moindre mesure, la « possibilité de réaliser des économies financières » (40%).