Malgré une ouverture dans le vert, la nervosité des marchés a de nouveau pesé sur la tendance pour finir même sur une véritable panique en fin de séance. Le Dow Jones s'écroule de 7,33%, son plus fort recul depuis octobre 1987, et tombe sous les 9.000 points, à 8.579 points précisément. Il s'agit de sa septième séance consécutive de baisse. Pour comparaison, à la même période l'an passé, l'indice phare de New-York enregistrait un plus haut historique, au delà des 14.000 points. De son côté, le Nasdaq, à forte composante technologique, a chuté de 5,47% à 1.645 points, tandis que le Standard and Poor's 500 cédait carrément 7,62% à 909,92 points.
Sur le front des statistiques économiques, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé pour la première fois depuis un mois, à 478.000 contre 498.000 la semaine précédente. Mais les mauvais chiffres des ventes et des stocks des grossistes outre-Atlantique, ainsi que ceux des ventes des chaînes de magasins, sont venus assombrir ce tableau. En fin de séance, les déboires de General Motors et des banques ont fini d'affoler le marché new-yorkais.
General Motors a plongé de 31,11% à 4,76 dollars, c'est son plus bas niveau depuis 1950! La capitalisation du groupe est retombée à 2,9 milliards de dollars, soit un niveau plus bas encore que les 4 milliards de dollars enregistrés en mars 1929. Le titre a chuté en raison d'inquiétudes croissantes sur le déclin de l'industrie automobile aux Etats-Unis en 2009. Par ailleurs, Standard and Poor's a annoncé qu'elle pourrait de nouveau abaisser la note de GM. L'agence note que le groupe va faire face à des problèmes de liquidités en 2009.
Cet abaissement de note pourrait être aussi apposé à Ford. L'action du constructeur automobile plonge de 21,8% à 2,08 dollars, son plus bas niveau depuis 1982.
Du côté des banques, Morgan Stanley décroche également. Le titre chute lourdement de 25,89% à 12,45 dollars sur des rumeurs autour de difficultés sur l'investissement de 9 milliards de dollars prévu par la banque japonaise Mitsubishi. Morgan Stanley a toutefois démenti.
Le dossier autour de Wachovia (-28,25% à 3,60 dollars), Citigroup (-10,21% à 12,93 dollars) et Wells Fargo (-14,58% à 27,25 dollars) se poursuit. Selon le Wall Street Journal, les discussions entre Citigroup, Wells Fargo et le gouvernement américain sur le partage des actifs de Wachovia piétinent. Après un nouvel examen des comptes de Wachovia, Citigroup et Wells Fargo auraient été surpris du niveau important d'actifs qu'ils considèrent de faible qualité.
Prudential Financial, l'un des principaux assureurs américains, a également décroché de 23,15% à 33,27 dollars. Le groupe a publié en cours de séance des résultats provisoires pour le troisième trimestre qui font état d'une nette baisse de ses profits. Le groupe a annoncé qu'en raison des dépréciations qu'il a été amené à effectuer, ses activités financières devraient dégager sur le trimestre écoulé un bénéfice opérationnel ne dépassant pas 275 à 375 millions de dollars (soit entre 0,67 et 0,90 dollar par action). Prudential va devoir notamment passer par pertes et profits entre 325 et 375 millions de dollars au titre de son exposition aux groupes faillis Lehman Brothers, AIG et Washington Mutual. Du coup, il a indiqué suspendre son programme de rachats d'actions.
Il y a du mariage dans l'air entre le spécialiste de l'assurance vie Metlife (+3,7% à 28 dollars) et son compatriote Hartford (-19,11% à 20,11 dollars). Encore d'après le Wall Street Journal, l'assureur vie MetLife aurait récemment approché l'assureur vie et dommages Hartford en vue d'une éventuelle fusion mais les discussions n'auraient conduit nulle part.
Le géant de l'informatique IBM perd 1,71% à 89 dollars. Le groupe a publié mercredi soir un résultat net trimestriel en hausse de 20%, à 2,8 milliards de dollars, soit un bénéfice par action des activités poursuivies de 2,05 dollars. Le chiffre d'affaires a progressé de 5%, dont trois points d'effets de change, à 25,3 milliards. IBM a également confirmé son objectif de bénéfice par action sur l'exercice.
Toujours dans le secteur technologique, Oracle ne bénéficie pas d'un relèvement de recommandation de la part de Société Générale. Le titre, dans le vert à mi-séance, cède finalement 3,97% à 16,21 dollars.
Chevron est en baisse de 12,45% à 64 dollars. Le groupe pétrolier publie ses résultats du troisième trimestre après la clôture du marché. Les analystes tablent sur une progression du bénéfice par action et prévoient en moyenne 3,24 dollars contre 1,94 dollar il y a un an.
Gap évolue aussi dans le rouge, avec un repli de 9,54% à 13,89 dollars. La chaîne de magasins de vêtements a fait état d'une baisse de 6% de ses ventes au mois de septembre, à 1,34 milliard de dollars. A magasins comparables, le recul est de 11% alors que les analystes anticipaient en moyenne un recul de 9,7% en la matière, selon Reuters Estimates.
Abercrombie and Fitch décroche de 14,83% à 27,69 dollars. Cette autre chaîne de magasins de vêtements a fait état d'une baisse de 7% de ses ventes en septembre, à 275,4 millions de dollars. A magasins comparables, le recul est de 14% alors que les analystes anticipaient une baisse plus limitée de 8,1%. Abercrombie & Fitch a surtout annoncé que son bénéfice par action du deuxième semestre de l'exercice fiscal 2008 allait être nettement en-deçà des dernières prévisions fournies par le groupe.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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