Wall Street termine dans le vert mardi au terme d'une séance marquée par une forte volatilité. Les indices new-yorkais ont profité des fortes progressions de Hewlett Packard et de Yahoo, tirant dans leur sillage l'ensemble des valeurs technologiques. Mais les incertitudes liées au plan Paulson et la chute de la confiance des constructeurs immobiliers pèsent sur le moral des marchés.

Au final, le Dow Jones gagne 1,83% à 8.425 points, le Nasdaq prend 0,08% à 1.483 points et le S&P 500 progresse 0,98% à 859 points.

Lundi, Henry Paulson a décrêté une pause jusqu'à la prise de fonction de Barack Obama, le 20 janvier, dans l'utilisation des 700 milliards de dollars alloués par le Congrès pour venir en aide au secteur bancaire. Auditionné ce mardi par la Chambre des représentants, le secrétaire au Trésor (ministre des Finances) a confirmé ses déclarations, excluant d'utiliser une partie de la cagnotte dont il dispose pour soutenir l'économie.

Du côté des statistiques, le secteur immobilier américain est plus que jamais en berne. L'indice NAHB / Wells Fargo de confiance des constructeurs immobiliers américains a ainsi touché au mois de novembre son plus bas niveau historique à 9 points, en baisse de 5 points par rapport à octobre. Les analystes s'attendaient à une stabilité de cet indice à 14 points, qui constituait son précédent plus bas historique. Un chiffre en dessous de 50 signifie que les constructeurs jugeant les conditions négatives sont plus nombreux que ceux qui envisagent la situation avec optimisme.

Par ailleurs, les prix à la production américains ont reculé de 2,8% en octobre, leur plus forte chute depuis la création de cette statistique en 1947. Les économistes attendaient en moyenne un repli de 1,8% C'est le troisième mois consécutif que les prix à la production reculent, éloignant ainsi un peu les menaces inflationnistes qui pesaient il y a quelques mois sur l'économie américaine.

Sur le front des valeurs, Hewlett Packard s'envole de 14,49% à 33,59 dollars. Les résultats préliminaires pour le quatrième trimestre du premier fabricant mondial d'ordinateurs ont dépassé les attentes. Le bénéfice par action (BPA) s'établit à 1,03 dollar alors que les analystes tablaient en moyenne sur 1 dollar. HP mise par ailleurs sur un BPA compris entre 3,88 et 4,03 dollars pour son exercice 2008-09, dont entre 93 et 95 cents au premier trimestre. Deux chiffres supérieurs au consensus.

Dans le sillage d'HP, les valeurs technologiques retrouvent des couleurs alors que les marchés estimaient jusque là qu'elles allaient être particulièrement touchées par le ralentissement économique. Dell gagne ainsi 0,76% à 10,60 dollars, Apple prend 2,01% à 89,91 dollars, IBM progresse de 3,36% à 80,08 dollars et Intel est en hausse de 0,85% à 13,11 dollars.

Yahoo est en forte hausse, gagnant 8,65 à 11,55 dollars, après l'annonce du départ de son PDG, Jerry Yang. Revenu à la tête du portail Internet californien en juin 2007, le co-fondateur du groupe s'était opposé à l'offre de rachat de Microsoft, préférant s'allier avec l'ancien ennemi Google. L'accord de partenariat publicitaire avec ce dernier abandonné, le départ de Jerry Yang semble ouvrir la voie à une nouvelle offre du premier éditeur mondial de logiciels. Microsoft progresse de 0,26% à 19,24 dollars.

Home Depot est progresse de 3,55% à 20,71 dollars après avoir publié de meilleurs résultats que prévu au troisième trimestre. Le numéro un mondial des magasins de bricolage et d'aménagement intérieur a ainsi dégagé un bénéfice net de 756 millions de dollars entre juillet et septembre, en baisse de 31%. Par action, les profits ressortent à 45 cents, contre 39 cents attendus par les analystes. Son concurrent Lowe's prend 0,58% à 19,10 dollars. Lui aussi a fait état lundi de résultats supérieurs au consensus.

A l'opposé, le secteur bancaire recule fortement, dans le sillage de Citigroup qui chute de 5,96% à 8,36 dollars. Le titre de la banque new-yorkaise est ainsi retombé à son plus bas niveau depuis 13 ans. Deutsche Bank estime que Citi devrait afficher une perte de 30 cents par action en 2009 malgré la suppression annoncée lundi de 52.000 emplois l'an prochain.

Les valeurs automobile sont également mal orientées alors que le républicains sont réticents à l'idée d'accorder un nouveau prêt relais de 25 milliards de dollars aux trois constructeurs américains. General Motors recule ainsi de 2,83% à 3,09 dollars. De son côté, Ford  perd 2,33% à 1,68 dollars. Le deuxième constructeur automobile américain va vendre 20,4% des 33,4% qu'il détient dans le constructeur japonais Mazda Motor. Cette opération devrait rapporter 540 millions de dollars et ainsi permettre au groupe de Detroit de renforcer sa situation financière.

Enfin, Medtronic plonge de 13,23% à 31,60 dollars. L'équipementier médical américain a vu son bénéfice net chuter de 14% au titre de son deuxième trimestre à 571 millions de dollars. Hors exceptionnel, le BPA atteint 67 cents, là où les analystes attendaient 71 cents.