EADS lourdement sanctionné après ses résultats

Le groupe européen d'aéronautique d'espace et d'armement, maison mère d'Airbus a accusé une perte nette en 2009 de 763 millions d'euros. Le groupe a été affecté par les difficultés du programme de l'A400M mais également de l'A380. Le marché réagit aussi à l'abandon du contrat géant des ravitailleurs américains.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Même si EADS avait déjà averti que ses comptes 2009 seraient dans le rouge, le marché a mal accueilli ce mardi la publication des résultats annuels du groupe européen de défense et d'aéronautique. A la Bourse de Paris, le titre décroche de 2,8% à 15,43 euros à la clôture, après avoir perdu jusqu'à 5% en séance et signant la plus forte baisse du CAC 40.

La maison-mère d'Airbus affiche en 2009 une perte nette de 763 millions d'euros contre un bénéfice de 1,572 milliard un an plus tôt. Avant les charges de l'A400M, l'Ebit 2009 (résultat opérationnel) s'affiche à 2,2 milliards d'euros alors qu'avec cette charge et les effets de changes, l'Ebit ressort en déficit de 322 millions. En 2008, l'Ebit s'affichait à 2,5 milliards d'euros.

EADS a  notamment été pénalisé par une nouvelle provision de 1,8 milliard d'euros au titre du programme A400M et par une charge de 240 millions liée au programme A380, auxquelles s'ajoutent des effets de change défavorables. Le chiffre d'affaires s'est établi à  42,8 milliards d'euros contre 43,265 milliards en 2008.

Les prévisions déçoivent

Au-delà de ses résultats, les perspectives du groupe sont aussi jugées décevantes. EADS vise un résultat opérationnel d'environ un milliard d'euros en 2010. Le groupe espère également une stabilisation de son chiffre d'affaires et compte augmenter la cadence de production de ses A320 en décembre 2010. Il annonce également la poursuite du programme A400M. Il anticipe aussi une détérioration des taux de couverture qui aura un impact d'un milliard  d'euros par rapport à 2009.

Lors de la conférence de présentation des résultats, Hans Peter Ring, le directeur financier d'EADS, a ainsi reconnu que l'exercice 2010 serait le plus difficile au regard de la crise et des programmes en cours. L'exercice 2011 devrait être également difficile selon le dirigeant, qui prédit ensuite une croissance significative.

Pas de dividende

Dans ce contexte, EADS recommande de ne pas verser de dividende pour l'exercice 2009. Cependant, le groupe prévoit de verser un dividende sur la base des prévisions actuelles en 2010, selon les déclarations de Louis Gallois, le président exécutif d'EADS.

Il précise également qu' en 2010, "Airbus prévoit de livrer au même niveau d'aéronefs comme en 2009 et les nouvelles commandes brute devrait se situer entre 250 et 300 avions. Eurocopter devrait livrer environ 6% de moins d'hélicoptères en 2010 par rapport à 2009" selon un communiqué publié ce mardi.

En outre, Airbus devrait  livrer le même nombre d'avions cette année qu'en 2009 (498 livraisons) et espère placer entre 250 et 300 commandes brutes. Eurocopter de son côté prévoit une baisse de ses livraisons de 6%. "Le redressement progressif du trafic aérien et des revenus des compagnies aériennes, notamment sur les marchés émergents, devrait commencer par stabiliser leurs finances avant d'enclencher un mouvement de reprise des commandes d'avions", explique EADS dans un communiqué.

Abandon de l'appel d'offres des ravitailleurs américains

L'autre déconvenue pour le marché provient de l'annonce lundi soir de l'abandon de l'appel d'offres des avions ravitailleurs américains.  EADS a décidé de retirer sa filiale Airbus de la course à ce méga-contrat estimé à 35 milliards de dollars. Selon le groupe et son allié Northrop Grunman, le cahier des charges définitif fixé par le Pentagone favoriserait son principal concurrent Boeing, désormais seul en lice.

Le président exécutif d'EADS, Louis Gallois, souligne néanmoins que son groupe entend poursuivre sa stratégie de développement aux Etats-Unis. "Nous ne changeons pas notre stratégie concernant le marché américain" et "nous voulons accroître notre présence aux Etats-Unis", a-t-il déclaré. Depuis plusieurs années, le groupe européen cherche à s'implanter outre-atlantique afin de se développer dans ses activités militaires pour moins dépendre des cycles de l'aviation civile et de sa principale filiale Airbus.

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Commentaire 1
à écrit le 09/03/2010 à 10:03
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Ce n'est pas nouveau ;il faut comprendre que tout programme d'avion nouveau civil ou militaire engendre une production étalée sur presque un demi siècle et que les difficultés de lancement dues au technologies de pointe sont oubliées après quelques a...

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