Le CAC 40 s'offre une semaine revigorante

Par Blandine Hénault  |   |  759  mots
Le rally s'est poursuivi à la Bourse de Paris, le CAC 40 clôturant la semaine sur une nette progression de 3,7%.

La reprise des marchés s'est encore confirmée cette semaine, au terme de laquelle la Bourse de Paris a aligné huit séances de hausse consécutives, du jamais vu depuis juillet 2009. Sur les seules cinq dernières journées, le CAC 40 affiche un rebond de 3,7%.

Même la séance de vendredi, très technique et volatile en raison de l'arrivée à échéance de plusieurs contrats et indices en Europe et aux Etats-Unis ("quatre sorcières") a vu conforter le rebond de l'indice parisien. A la clôture, le CAC 40 progressait de 0,11% à 3.687,21 points.

Première facteur de cette reprise des marchés : un contexte européen apaisé, visible au travers du rebond de l'euro. Tombée sous 1,19 dollar au plus fort de la crise début juin, la monnaie européenne est revenue sur une parité autour de 1,24 dollar pour 1 euro.

"Les marchés sont restés dans la continuité de la reprise technique entamée déjà depuis deux semaines", explique ainsi Vincent Ganne, analyste chez IG Markets France. "L'actuelle reprise des marchés est portée par le rebond de l'euro, qui se fait le baromètre de la perception des investisseurs sur ce qui se passe en Europe".

Or, les nouvelles de ce côté-là sont rassurantes. Les opérateurs ont été sensibles aux succès des émissions d'obligations de l'Espagne, réalisées certes à un taux élevé mais très demandées.

Surtout, après avoir affiché une note discordante pendant plusieurs mois, les politiques européens ont repris la main sur l'agenda face aux marchés. Les 27 membres de l'Union européenne (UE) ont trouvé un accord jeudi soir sur une meilleure gouvernance économique européenne, avec notamment comme mesure l'examen des budgets nationaux.

Reprise technique...

Les 27 se sont également engagés sur un projet de taxe bancaire et sur une proposition au G20 de taxe sur les transactions financières. Dernier élément de nature à rassurer, Bruxelles a acté la publication des "stress test" des banques européennes dont la publication est attendue fin juillet.

Mais cette reprise marque-t-elle un vrai retournement de tendance ? "La phase de reprise actuelle est une phase de reprise technique à court terme", estime Vincent Ganne. "On a assez largement exagéré l'afflux sur les actions américaines au détriment des actions européennes, il y a donc un rééquilibrage qui s'opère". "A moyen et long terme, le marché devrait être complètement neutre, à savoir un marché de transition qui se cherche", analyse-t-il.

"Le seul élément troublant réside dans l'évolution de l'or", note par ailleurs Vincent Ganne. "La journée des 'quatre sorcières' qui représentent des sorties de liquidités a vu une nouvelle impulsion de l'once d'or -l'indice de la peur -malgré la hausse des marchés actions". L'once d'or a en effet atteint vendredi un nouveau record historique à 1.262,50 dollars.

... et rebond des "financières"

Sur le front des valeurs, le secteur financier, première victime de la crise des dettes souveraines, est aussi le premier à rebondir avec les marchés. Société Générale s'envole de 13,4% sur la semaine. En plein procès Kerviel, la banque a également convaincu avec l'annonce d'un plan stratégique à 2015 visant à revenir sur un modèle de banque plus universelle et avec comme objectif financier un résultat net part du groupe d'environ 6 milliards d'euros en 2012.

De leur côté, Crédit Agricole affiche un bond hebdomadaire de 9,5%, BNP Paribas de 8,4%, Natixis de 8,3%, Axa de 5,6% et Dexia de 4,4%.

Dans leur ensemble, les valeurs cycliques -les plus liées à la conjoncture- ont bénéficié du regain de confiance des marchés. Le compartiment automobile se distingue en particulier, avec de fortes progressions sur la semaine pour Renault (+7,4%) et Peugeot (+6%).

Une seule valeur s'affiche dans le rouge : Sanofi-Aventis. La valeur est pénalisée par son caractère défensif, mais elle fait aussi les frais de nouvelles craintes sur son médicament anti-diabète Lantus, accusé de provoquer des cancers. Or, le Lantus est un des médicaments les plus rentables du groupe pharmaceutique.

Enfin, on notera l'effondrement d'Ipsen dont le cours chute de 19,6% sur les cinq dernières séances et de 15,27% sur la seule séance de vendredi. Le marché s'est inquiété de l'annonce du groupe suisse Roche sur un retard concernant l'antidiabétique Taspoglutide, un médicament développé sous licence Ipsen. Le retard est estimé entre 12 et 18 mois. Dans la foulée, Natixis et Oddo ont revu à la baisse leur opinion sur la valeur.