Faute de réponse européenne à la crise, la Bourse de Paris chute

Par latribune.fr  |   |  741  mots
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Alors que la téléconférence entre la Troïka et le ministre des Finances grec était attendue après clôture, la Bourse de Paris a réagi négativement (-3%) à l'absence de décision à l'issue de la réunion du conseil Ecofin de ce week-end. Les autres grandes Bourses européennes sont aussi dans le rouge.

L'absence de réponse du côté des ministres de l'Economie de la zone euro a pesé sur la tendance de la Bourse de Paris. Une orientation baissière qui a persisté tout au long de la séance. La téléconférence entre la Troïka et le ministre des Finances grec initialement prévue en début d'après midi a en effet été reportée et devait se tenir après la clôture des marchés financiers. A la clôture des marchés, le CAC 40 perdait 3% à 2.940 points, repassant à cette occasion sous la barre des 3.000 points. La même orientation baissière a régné sur l'ensemble des places européennes. Ainsi Londres a perdu 2,03%, Francfort 2,83% et Milan 3,17%.

Déception et attentisme ont donc marqué le marché parisien. Déception d'une part en raison de l'absence d'éléments concrets à l'issu de la réunion des ministres des Finances de la zone euro qui a surtout, une fois de plus, permis de mettre en lumière les divisions au sein de l'Europe. "Malgré la nécessité d'agir, les dirigeants européens font toujours preuve de lenteur", analysaient les équipes de Saxo Banque. "Cette réponse des Européens aux marchés, ou plutôt cette absence de réponse diront certains analystes, n'est pas susceptible d'apaiser rapidement les inquiétudes des investisseurs", indiquaient de leur côté les équipes d'Aurel BGC dans leur note matinale.

Un fâcheux problème d'horaire...

Attentisme également alors la  téléconférence entre la Troïka (experts de la banque centrale, BCE et FMI) et Evangélos Vénizélos, le ministre grec des Finances a été reportée à 18h, soit après la clôture des marchés européens. Un report due "à des arrangements d'horaires" entre les participants, a précisé à l'AFP une source du ministère et qui laisse les intervenants d'autant plus dans l'expectative que, selon Cameron Peacock de chez IG Markets cité par l'AFP, "les investisseurs sont de plus en plus convaincus que la Grèce ne pourra pas réduire assez ses dépenses pour tenir ses objectifs".

Dans ce contexte, la publication de l'indice NAHB moins bon que prévu a été accueillie froidement par les investisseurs. Attendu stable d'un mois sur l'autre à 15 points, l'indice qui calcul le moral des constructeurs immobiliers aux Etats-Unis est ressorti à 14 points. Un indice en deçà de 50 signifie qu'il y a davantage de constructeurs qui jugent le marché défavorable que de sondés qui le jugent favorable.

Le secteur bancaire à nouveau touché

Sur le front des valeurs, le secteur bancaire était orienté à la baisse. Société Générale (-6,70%) a  signé la plus forte baisse de l'indice parisien. A quelques encablures, BNP Paribas a reculé de 5,48%, tandis que Crédit Agricole s'en sortait mieux, ne perdant "que" 0,69%".

Le regain d'inquiétudes des investisseurs a également pesé sur les valeurs cycliques. Ainsi ArceloMittal a perdu 4,75%, Peugeot 4,61%, Vallourec 4,59% et Schneider Electric 4,10%.

Michelin a plongé de 5,96%. Le titre a souffert de la dégradation de recommandation de Morgan Stanley. L'intermédiaire est passé de "renforcer" à "alléger".

Safran, pour sa première cotation au sein du CAC 40, a reculé de 3,67%.

Technip (-3,81 %) n'a pas profité de l'annonce d'un contrat de fourniture de services d'ingénierie de base et d'avant-projet détaillé pour un nouveau complexe d'engrais qui sera situé à Uberaba, dans l'Etat de Minas Gerais, au Brésil.

Sanofi (-2,02%) a annoncé lundi matin que la justice américaine s'était prononcée en faveur de Sanofi US dans le litige qui l'opposait à Sun Pharmaceuticals sur certaines versions génériques d'Eloxatine (oxaliplatine). Eloxatine conserve son exclusivité sur le marché américain jusqu'au 9 août 2012, indique Sanofi.

Hors CAC, ABC Arbitrage (-1,98%) n'a pas résisté à la tendance. Le groupe a amélioré son résultat net au premier semestre malgré les faibles volumes et la volatilité limitée des marchés au cours de la période et aborde la deuxième partie de l'année avec confiance et prudence, a déclaré à Reuters son PDG, Dominique Ceolin.

Devises et pétrole

La monnaie unique s'est affiché en baisse face au billet vert. A la clôture des marché européens, un euro s'échangeait contre 1,3623 dollar. Sur le marché du pétrole, les prix du baril étaient également en repli. Le Brent de la Mer du Nord perdait 2,25% à 109,70 dollars tandis que le WTI reculait de 2,65% à 85,63 dollars.