Après deux jours de suspension de cotations jeudi et vendredi, le titre RueduCommerce s'envole de près de 50 % aujourd'hui. Une performance digne des plus beaux jours des sociétés « dot-com » dans les années 2000, avant l'explosion de la bulle Internet. A l'origine de cette performance, l'OPA de la foncière Altarea-Cogedim sur le groupe d'e-commerce. Au prix de 9 euros par action , l'opération valorise le site de commerce en ligne à près de 100 millions d'eurosn faisant ressortir une prime de 48 % par rapport au dernier cours coté - le titre avait clôturé à 6,08 euros mercredi soir.

L'opération confirme l'intérêt croissant des investisseurs financiers ou industriels pour les sociétés "internet" qui, si l'on en croit les primes généreuses offertes aux actionnaires dans le cadre des dernières transactions,  s'affranchissent des effets de cycle en matières de valorisation et restent portées par d'alléchantes perspectives de croissance. Entre 2007 et 2010, les ventes par Internet sont passées de 4 milliards à 10 milliards d'euros. Une tendance qui ne semble pas à bout de souffle. Selon les experts, la progression avoisinera des 15 à 20 % par an dans les prochaines années. Mouvement qui risque de s'amplifier alors que la conjoncture économique plombe le moral des consommateurs. Si la confiance des ménages français a progressé en octobre, il reste malgré tout sous la barre des 100 points séparant l'optimisme du pessimisme. Moins cher, l'achat en ligne risque donc de subir un engouement important.

Et si pour l'heure, le taux de rentabilité des e-commerçants ne fait pas rêver, les grands groupes sont bien conscient de l'enjeu de ce secteur d'activité et se sont engagés dans une accélération de leur croissance dans le domaine. En organique, mais également via l'acquisition des plates-formes les plus visibles. En début d'année, c'est le monde des sites immobilier qui était en ébullition. Début mars, Axel Springer avait déboursé 630 millions d'euros pour s'offrir SeLoger.Com. Un mois plus tard, PagesJaunes annonçait le rachat du site concurrent (A vendre A Louer) pour un montant non révélé mais estimé par les professionnels à 10 millions d'euros. C'est un fait, le "dot.com" reste et demeurera un sujet vendeur.