La Bourse de Paris s'inquiète encore de la crise en Europe

Par latribune.fr  |   |  713  mots
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Les investisseurs restent inquiets de l'évolution de la crise des dettes souveraines alors que les tensions sur les marchés obligataires s'exacerbent.

A l'image de la séance de lundi, la Bourse de Paris a poursuivi son repli pour effacer ses gains acquis lors du rebond de vendredi. A la clôture, le CAC 40 a reculé de 1,92% à 3.049,13 points.

L'actualité reste centrée sur l'Europe avec une crise des dettes souveraines omniprésente. Les investisseurs s'inquiètent de l'évolution des rendements obligataires soumis encore aujourd'hui à de fortes tensions. Les écarts de rendement entre les obligations françaises et espagnoles d'une part et le Bund de l'autre ont atteint des niveaux sans précédent depuis la création de l'euro. De même, le taux des obligations italiennes à 10 ans a renoué avec le seuil critique de 7%.

Les marchés testent la capacité de l'Europe à répondre à la crise. Que ce soit dans une intervention plus massive de la Banque centrale européenne au-delà de son mandat et dans la capacité des nouveaux chefs de gouvernement grec et italien d'adopter les mesures qui s'imposent en terme de réduction des déficits et de réformes. En Italie, Marion Monti, le nouveau président du conseil, a reçu ce mardi le soutien des responsables des deux principaux partis et va pouvoir constituer son gouvernement.

Le tout sur fond de récession attendue en Europe. Au troisième trimestre, la croissance économique a plafonné dans la zone euro, avec une hausse de seulement 0,2%. Par ailleurs, l'indicateur ZEW mesurant le moral des investisseurs allemands a de nouveau chuté en novembre pour atteindre son plus bas niveau depuis 2008.

Les annonces plus rassurantes du côté des Etats-Unis ont bien, un temps, permis de limiter le repli sur le marché parisien, sans finalement inverser la tendance. L'activité manufacturière de la région de New York s'est ainsi stabilisée en novembre après cinq mois de baisse et la progression des ventes de détail aux Etats-Unis en octobre a été légèrement supérieure aux attentes.

Sur le front des valeurs, le secteur financier a mené le mouvement baissier  et signé dans son ensemble les plus fortes baisses du CAC 40. BNP Paribas décroche ainsi de 5,77%, suivie de Société Générale (-5,21%), d'Axa (-5,05%) et de Crédit Agricole (-4,34%).

Les valeurs cycliques sont également rattrapées par les craintes du marché, à l'image de Renualt (-4,78%) et de Lafarge (-4,23%).

France Télécom (-1,19%) et Vivendi (-2,55%) sont tout deux mal orientés après avoir annoncé la signature d'un accord dans le déploiement de la fibre optique au-delà des zones très denses en France, portant sur 9,8 millions de logements.

EADS a pour sa part bien résisté (-0,27%). Le constructeur aéronautique pourrait annoncer des contrats au salon aéronautique de Dubaï. Le loueur d'avions américain Aviation Capital Group (ACG), filiale de l'assureur mutualiste Pacific Life, a déjà signé un contrat portant sur l'achat de 30 Airbus A320neo. Qatar Airways pourrait par ailleurs annoncer une commande de cinq A380 supplémentaires.

Une seule valeur parvient à terminer la journée dans le vert. Il s'agit sans grande surprise d'Essilor, valeur défensive par excellence.

Hors CAC 40, Iliad, la maison-mère de Free, s'en est bien sorti avec une progression de 0,98%. La société a publié un chiffre d'affaires consolidé de 537 millions d'euros au 3e trimestre (+5%).

La publication d'ADP (-0,81%) a été relativement bien accueillie dans un contexte de marché baissier . Le gestionnaire des aéroports parisiens a annoncé un chiffre d'affaires sur neuf mois en hausse de 2,4% et confirmé ses objectifs annuels.

A l'inverse, Orpéa décroche de 4,66% après avoir annoncé une augmentation de capital dont le caractère dilutif inquiète. Cette levée de fonds porte sur 203 millions d'euros avec maintien du droit préférentiel de souscription, à raison d'une action nouvelle pour quatre existantes et à un prix de souscription de 19,15 euros par action nouvelle.

Mauvaise journée également pour Soitec (-7,4%) alors que la SSII doit annoncer ce soir après la clôture ses résultats du premier semestre 2011-2012. Le groupe a déjà prévenu le 17 octobre dernier qu'il publierait une perte opérationnelle courante sur les six premiers mois de l'exercice à comparer à un résultat opérationnel courant de 2,5 millions d'euros sur le premier semestre de l'exercice précédent.