EDF chute en Bourse après l'accord PS-Verts sur le nucléaire

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  434  mots
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L'action EDF reculait fortement mercredi matin à la Bourse de Paris, après un accord électoral conclu la veille entre socialistes et écologistes prévoyant notamment l'arrêt de réacteurs nucléaires d'ici 2025.

A 10h45, l'action perdait 3,79%, plus forte baisse du CAC 40, à 19,95 euros, dans des volumes étoffés représentant plus de 85% de la moyenne quotidienne des trois derniers mois. Dans le même temps, l'indice phare de la Bourse de Paris gagnait 0,78% et l'indice sectoriel européen progressait de 0,9%.

"Si l'accord entre les Socialistes et les Verts est vraiment appliqué, cela aura un impact clairement négatif pour EDF", commente un trader parisien.

François Hollande, candidat du parti socialiste à l'élection présidentielle de 2012, veut réduire de 75 à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité française à l'horizon 2025.

Dans le cadre de l'accord avec les Verts, il a consenti à la fermeture de certains sites vétustes au sein du parc de 58 réacteurs, répartis sur 19 centrales, mais a refusé la sortie du nucléaire voulue par la candidate des Verts, Eva Joly.

Selon un dirigeant écologiste, l'accord conclu mardi entraînera la fermeture de 24 réacteurs à l'horizon 2025.

Les fermetures concerneraient de fait les réacteurs de 900 mégawatts (MW) construits entre 1978 et 1983, dont la durée de vie ne serait pas prolongée au-delà de 40 ans, contrairement au souhait d'EDF.

Le PS a toutefois refusé de céder sur la principale demande des écologistes : l'abandon du projet de réacteur nucléaire "EPR" de troisième génération, en cours de construction à Flamanville dans la Manche.

L'EMPLOI COMME ARGUMENT POUR EDF

John Honoré, analyste à la Société générale, souligne le caractère négatif pour EDF de l'accord entre le PS et les Verts, tout en estimant qu'il reste des incertitudes quant à sa mise en application.

"Globalement, nous pensons que ce sont des nouvelles négatives pour l'action EDF, mais d'une part il faut que les Socialistes et les Verts gagnent les élections, d'autre part ils seront vraisemblablement confrontés à la réalité, à savoir que la fin du nucléaire porterait atteinte à la compétitivité de la France", a-t-il indiqué dans une note de recherche.

Une fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne de France, aurait selon lui un impact négatif de 274 millions d'euros sur le résultat brut d'exploitation d'EDF.

Le PDG d'EDF, a de son côté récemment déclaré qu'une sortie du nucléaire menacerait 400.000 emplois directs et indirects de la filière et qu'un arrêt prématuré des centrales françaises pénaliserait "lourdement" l'économie nationale.

Depuis les premiers articles faisant état d'un possible accord entre le PS et les Verts sur le nucléaire, fin octobre, le titre accuse une chute de plus de 15%.