Ipsen rassure malgré tout

Mi-figue, mi-raisin. Ainsi pourrait-on qualifier les résultats semestriels du groupe Ipsen. Le laboratoire pharmaceutique français a certes publié des comptes en repli mais, surprise du chef, ils sont supérieurs aux attentes et le groupe relève par la même occasion son objectif de chiffre d'affaires de médecine de spécialité pour l'année 2012.

 

Ipsen s'en tire plutôt bien sur la première partie d'année en publiant des comptes supérieurs aux attentes des analystes. De prime abord, les indicateurs financiers s'inscrivent en recul à commencer par le résultat net. Il se contracte légèrement de 1,5% à 90,5 millions d'euros. Le résultat opérationnel récurrent ajusté atteint 131,5 millions d'euros sur la période, en repli de -8,6% en glissement annuel. Sur cet indicateur, les analystes étaient un peu plus pessimistes en tablant sur un profit opérationnel de 102 millions d'euros. La marge opérationnelle s'inscrit ainsi en repli à 20,9% après 24,7% un an avant. En revanche, les ventes résistent avec un chiffre d'affaires consolidé qui atteint 629,8 millions d'euros, en hausse de 8% (+6,3% hors effets de change).

Ce sont les ventes de produits de médecine de spécialité qui ont dynamisé la croissance du groupe. En hausse de 15,4% (soit 13,5% hors effets de change), elles ont atteint 439,8 millions d'euros. Un bon signe pour le groupe d'autant plus que la contribution des produits de médecine de spécialité dans le chiffre d'affaires global s'accroit à 69,8%, contre 65,3% un an plus tôt.

Une médecine générale grippée...

En revanche, les ventes de produits de médecine générale sont en petite forme. Elles se sont contractées de 7,2% (soit 8,5% hors effets de change) à 172,2 millions d'euros. C'est qu'avec la série de déremboursements de certains médicaments, la médecine générale ne fait plus recette. Autre coup dur pour le groupe, Ipsen a fait état de « divergences importantes » avec le partenaire envisagé pour le projet de création d'une société commune regroupant leurs activités commerciales de médecine générale en France. Conséquence de cet échec, le laboratoire pharmaceutique entend ajuster ses forces de ventes en France « d'une centaine de postes ». Mais pour que la pilule passe mieux auprès de la communauté financière, Ipsen indique vouloir continuer à « investir dans ses plateformes technologiques, ses franchises et ses territoires à forte croissance tout en veillant à la bonne maîtrise de ses coûts »

La bonne surprise de cette publication vient des perspectives annoncées par le groupe. Ipsen vise désormais pour l'exercice 2012 une croissance d'une année sur l'autre de ses ventes de médecine de spécialité, hors effets de change, comprise dans le haut de la fourchette allant de 8% à 10%, précédemment annoncée. Les ventes de médecine générale devrait se contracter d'environ 15%. Enfin, le groupe réitère son objectif 2012 de marge opérationnelle récurrente ajustée d'environ 15% de son chiffre d'affaires, toujours hors effets de change.

Des analystes partagés...

La publication d'Ipsen divise les intermédiaires financiers. Gilbert Dupont reste à « Alléger » et maintient son objectif de cours de 19 euros sur Ipsen. Malgré une publication de bonne facture, l'analyste reste prudent sur le dossier, évoquant en premier lieu des tendances de fond inchangées sur la médecine générale (contexte de réduction des dépenses des Etats, déremboursement du Tanakan depuis le 1er mars 2012, mise en place d'un plan social, partenariat repoussé). Il pointe aussi le manque de visibilité sur la médecine de spécialité et notamment dans l'hématologie. En revanche, le son de cloche est loin d'être le même du côté d'Aurel BGC qui reste acheteur du titre avec un cours cible (ambitieux) maintenu à 27 euros. Le bureau d'études justifie sa recommandation par une « belle publication supérieure aux attentes » fournie par le laboratoire pharmaceutique français. Le broker apprécie la publication d'un résultat opérationnel récurrent supérieur aux attentes, grâce au dynamisme des pays émergents mais aussi le relèvement des objectifs annuels dans la médecine de spécialité alors qu'il tablait sur le bas de la fourchette. (+8,6%)

Savoir attendre

Les analystes, eux, attendent le bien fondé de la stratégie du groupe. Mais il faudra attendre longtemps, presque 8 ans avant de voir Ipsen trouver son rythme de croisière. A l'horizon 2020, ce qui est encore loin pour le petit porteur, le groupe ambitionne toujours de devenir un leader mondial du « traitement des maladies invalidantes ciblées ». Pour y parvenir, Ipsen entend se spécialiser davantage et a, depuis deux ans, augmenté considérablement ses investissements. Le groupe entend ainsi réaliser des ventes comprises entre 2 et 2,5 milliards d'euros avec un résultat opérationnel entre 500 et 600 millions d'euros avec comme relais de croissance certaines principales pathologies comme le cancer, l'hémophilie etc. Mais l'avenir de la division médecine générale reste en suspends, elle suscite bon nombre d'interrogations alors que son déclin se confirme trimestres après trimestres. Une inconnue qui a pesé sur le cours de Bourse, qui a même inscrit un plancher historique de 18,08 euros, le 17 juillet dernier. Sur les 19 euros actuellement, le titre est finalement proche de son cours d'introduction qui était de 22,20 euros, le 7 décembre 2005. Les multiples sont ainsi très raisonnables, le titre se payant 11,2 et 10,2 fois les bénéfices escomptés pour 2013 et 2014

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