Le marché des changes en ébullition

A peine réélu, Barack Obama doit affronter le vent contraire des marchés et des agences de notations. En effet, moins de 12 heures après la victoire de Barack Obama aux élections présidentielles américaines, l'agence de notation Fitch Ratings venait gâcher la fête en prévenant qu'en 2013, elle priverait "vraisemblablement" les Etats-Unis de la note triple-A, faute de résolution à Washington des problèmes liés à la dette fédérale et aux déficits.

Alors que la première puissance mondiale croule sous une dette abyssale de 16 000 milliards de dollars, il devient indispensable de parvenir au plus vite à un accord avec le Congrès pour relever le plafond de la dette fédérale actuellement inscrit à 16400 milliards de dollars, et éviter ainsi le "fiscal cliff".

Car si le plafond est touché, des coupes dans les dépenses seront automatiquement mises en ?uvre ce qui risque de faire « replonger l'économie américaine dans une récession inutile et évitable et aurait pour conséquence de faire remonter le taux de chômage au-dessus de 10%", alors qu'il s'est établi à 7,9% en octobre » estimait l?agence.

Actifs refuges

De quoi faire paniquer les marchés qui se ruent vers les actifs refuges. Le billet vert, considéré comme l?un d?entre eux, pointe en conséquence en hausse face à l?ensemble des devises à l?exception du yen, contre qui il dégringole de 0,48% pour se négocier à 79,91, contre 80,40 la veille. Car force est de reconnaitre que la monnaie refuge par excellence, plus encore que le dollar américain, c?est encore et toujours le yen. Signe de l?aversion pour le risque, la devise japonaise s?envole ainsi de 0,75% face au dollar canadien et face au franc suisse, et s?apprécie de 0,5% contre le sterling.

A l?opposé, la monnaie unique chute violement face au yen, en accusant un repli de 0,91% pour se négocier sous le seuil des 102 yens, à 101,89, contre 103,40yens au plus haut en séance. Considéré comme une devise relativement ?risquée?, la monnaie européenne pâtit également de perspectives économiques moribondes en Europe, avec l?annonce coup sur coup, d?une chute de 1,8% de la production industrielle en Allemagne, d?un repli de 0,2% des ventes de détail dans la zone euro en septembre, et d?une production industrielle espagnole qui a replongé le mois dernier, portant le repli à 7% sur un an.

Prévisions très sombres pour la zone euro

L?euro doit également encaisser les prévisions très sombres de la commission européenne qui estime que si « la zone euro devrait sortir de récession en 2013 la croissance restera au point mort (+0,1%), avant de repartir l'année suivante (+1,4%) ». Des prévisions nettement plus pessimistes que prévu puisqu?au printemps, elle tablait encore sur un PIB en hausse de 1% en zone euro l'an prochain. "L'Europe traverse une période difficile de rééquilibrage macroéconomique qui va encore durer un certain temps". Elle "doit continuer à combiner des politiques budgétaires saines et des réformes structurelles afin de créer les conditions qui permettront une croissance durable", a affirmé le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn, cité dans un communiqué.

Des perspectives moribondes qui ont de quoi plomber toute tentative de rebond de la monnaie européenne en direction des 1,29 face au dollar. L?euro dégringole ainsi de 0,4% face à la devise de l?oncle Sam pour s?échanger à 1,2757 (contre 1,2876 au plus haut en séance). La chute est encore plus forte contre le yen,avec une baisse de 0,92% (à 101,89) et de 0,46% face à la livre sterling pour se négocier à 0,7974£.

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