Les incertitudes américaines font chuter le CAC 40

La Bourse de Paris a chuté fortement, les incertitudes sur un resserrement de la politique monétaire américaine alimentant les inquiétudes sur l'ensemble des places financières. Le CAC 40 a perdu 2,29%. Les valeurs bancaires ont été particulièrement mises à mal
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La Bourse de Paris a terminé jeudi sur une de ses plus fortes baisses depuis le début de l'année (-2,29%), inquiète d'une modification de la politique monétaire américaine et déçue par des statistiques macro-économiques des deux côtés de l'Atlantique. A la clôture, l'indice CAC 40 a lâché 85,08 points à 3.624,80 points, dans un volume d'échanges animé de 3,69 milliards d'euros.

La Bours de Milan a reculé encore plus fortement (-3,13%), tandis que l'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a terminé jen baisse de 1,88% à 7.583,57 points. Cette chute généralisée fait suite à la publication des débats au sein de la Réserve fédérale  américaine sur l'avenir de la politique monétaire américiane. La Fed pourrait abandonner plus vite que prévu ses mesures non conventionnelles, durcissant sa politique. De quoi effrayer les marchés....

La Bourse américaine avait déjà mal réagi la veille à la publication des minutes de la réunion de la Fed révélant qu'un nombre important de ses dirigeants s'inquiètent du cap actuel de la politique monétaire ultra-accommodante. Dans ce contexte, l'euro a marqué un net repli face au dollar passant dans la journée sous le seuil des 1,32 dollar pour un euro, son niveau le plus faible depuis six semaines. Les marchés ont tiré des minutes de la Fed la conclusion que la banque centrale américaine pourrait être tentée de diminuer son soutien énorme à la reprise économique du pays, qui passe notamment par des rachats d'actifs à hauteur de 85 milliards de dollars par mois. Si la réaction des investisseurs est épidermique, c'est que "les liquidités de la Fed dopent les marchés depuis plusieurs mois, voire des années", rappelle Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.

Batterie de mauvais indicateurs

Une batterie de mauvais indicateurs américains est venue encore davantage plomber l'atmosphère. "Les nouvelles inscriptions (hebdomadaires) au chômage ont rebondi plus que prévu tandis que les prix à la consommation sont restés inchangés" en janvier, ont noté les experts de la firme financière Charles Schwab. "Pour l'instant, la question est posée mais ce n'est pas pour cela que les mesures vont s'arrêter tout de suite", tempère toutefois Renaud Murail. En outre, un retour à la normale de la politique monétaire de la Fed serait surtout le signe que l'économie américaine va mieux, souligne-t-il.

La banque centrale américaine s'est engagée à maintenir ses rachats d'actifs et son taux directeur de la Fed au plancher, c'est-à-dire dans la fourchette de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis 2008, "au moins tant que le taux de chômage restera au-dessus de 6,5%".

Ces craintes à propos de la Fed viennent s'ajouter aux yeux des marchés à l'incertitude sur la politique budgétaire des Etats-Unis. Les responsables du pays ont jusqu'au 1er mars pour trouver le moyen de réduire les dépenses, faute de quoi des coupes drastiques entreront en vigueur et pourraient lourdement peser sur l'économie.

La situation n'était guère plus brillante en Europe. Dernier indicateur en date, l'indice PMI a montré jeudi matin que la contraction de l'activité privée s'est contre toute attente accélérée en février dans la zone euro, après un répit en janvier.

Cette statistique témoigne d'une accentuation de la récession et laisse augurer un quatrième trimestre consécutif de croissance négative début 2013. La Commission européenne doit présenter vendredi ses nouvelles prévisions économiques et de nombreux pays de la zone euro, à commencer par la France, ne devraient pas atteindre cette année leurs objectifs budgétaires.

 

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Commentaires 2
à écrit le 22/02/2013 à 8:43
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A lire avec modération: Bien que les histoires phares au sujet éviter les dangers d'une "guerre des monnaies" international dominé la couverture des nouvelles de la réunion du G20 a récemment conclu à Moscou, la véritable histoire non déclarée est qu...

à écrit le 21/02/2013 à 19:04
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