La Bourse de Paris gagnée par la tourmente

Par Nabil Bourassi  |   |  505  mots
La Bourse de Paris signe une semaine difficile où elle a effacé près de 5% de sa valorisation.
Le Cac 40 a enregistré sa plus forte baisse en deux ans. Les doutes apparus sur la santé économique de l'Allemagne ont déstabilisé les investisseurs. Ces derniers s'attendent à un rebond technique et au soutien de Wall Street.

Semaine catastrophique pour la Bourse de Paris. Le Cac 40 a touché son point le plus bas depuis le début de l'année à 4.073 points. En une semaine, l'indice de la place parisienne a lâché près de 4,86% ce qui porte sa perte à 5,17% depuis le 1er janvier. Il s'agit de la plus forte baisse depuis deux ans.

La douche froide allemande

Les marchés ont dû digérer une série d'indicateurs macroéconomiques peu reluisants, notamment dans la zone euro. C'est en direction de l'Allemagne, considérée jusqu'ici comme la locomotive de la zone euro, que les regards se sont tournés. La révision à la baisse des hypothèses de croissance de la première économie européenne a fait l'effet d'une douche froide.

Les instituts de prévision économiques qui conseillent le gouvernement d'Angela Merkel se sont montrés particulièrement alarmistes en estimant que ce passage à vide pourrait être en réalité durable. Ces mauvaises nouvelles confirment la tendance apparue lors de l'annonce du recul surprise du PIB allemand au deuxième trimestre (-0,2%). Le FMI en a rajouté une couche en révisant également ses prévisions de croissance à l'échelle mondiale (le moteur de l'économie allemande reste les exportations). Et les données attendues la semaine prochaine ne sont pas de nature à rassurer les investisseurs.

"Après les grosses déceptions cette semaine en Allemagne, la semaine prochaine n'est pas susceptible d'apporter beaucoup de soulagement", indiquent d'ailleurs les économistes d'ING, qui estiment qu'une chute du baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers est "probable".

La BCE interpellée...

L'inflation en zone euro en septembre est aussi au programme ainsi que la production industrielle pour août, "toutes deux amenées à décevoir", selon ING, ce qui va renforcer les attentes envers le patron de la Banque centrale européenne (BCE). Pour les investisseurs, en effet, la BCE a encore du grain à moudre, notamment dans sa lutte contre la déflation. D'après eux, l'institution dirigée par Mario Draghi n'a pas encore été au bout de ses instruments d'action.

Un rebond technique attendu

Certains analystes s'attendent toutefois à ce que le Cac 40 résiste aux pressions baissières, au moins sur les prochaines séances. "Pas de panique car il y aura des rebonds techniques", a rassuré auprès de l'AFP Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse. Christopher Dembik, économiste chez Saxo banque, s'est également montré optimiste : "Même si les pressions vendeuses sont incontestables", l'hypothèse du rebond n'est pas à exclure" a-t-il déclaré à l'AFP.

Wall Street en soutien à Paris

Ainsi, les analystes attendent une vague de résultats trimestriels de bonne facture en provenance des Etats-Unis, ce qui pourrait permettre de soutenir le marché. Dès mardi, les banques américaines seront ainsi à l'honneur avec les résultats des JPMorgan Chase, Citigroup et Bank of America. Côté français, hormis les résultats de LVMH, la semaine devrait rester calme. Au contraire, c'est la semaine suivante que les valeurs françaises sont attendues.