La chute du rouble hors de contrôle

Par latribune.fr  |   |  304  mots
Le rouble a perdu 45% de sa valeur face au dollar, et 40% face à l'euro depuis le début de l'année.
Malgré les interventions de la banque centrale, et l'implication de Vladimir Poutine, la monnaie russe a franchi de nouveaux seuils historiques face à l'euro et au dollar.

La devise russe a encore poursuivi sa baisse lundi 15 décembre. L'euro est ainsi monté à 73,23 roubles, et le dollar a atteint les 58,81 roubles. Il s'agit de niveaux historiques, jamais vus à la Bourse de Moscou. La chute du rouble a atteint 40% face à l'euro et de 45% face au dollar depuis le début de l'année.

La monnaie russe subie les sanctions internationales après l'implication de Moscou dans la crise ukrainienne, mais également l'effondrement des cours du pétrole (-44% depuis juin).

Action massive

La banque centrale russe semble impuissante face à la débâcle du rouble, et ce malgré toutes ses interventions. Depuis le début du mois de décembre, elle a ainsi injecté 6 milliards de dollars, sans être parvenu à enrayer la chute du rouble. Jeudi 11 décembre, elle a également annoncé une hausse de ses taux d'intérêt portant le taux directeur à 10,5%. Celui-ci n'était que de 5,5% en début d'année.

Dans le même temps, Vladimir Poutine a décidé d'agir en proposant une "amnistie totale" pour encourager le retour des capitaux. Le président russe a également annoncé un gel de la fiscalité pendant quatre ans.

Les autorités dépassées

La Banque centrale a donc agi massivement, malgré l'ordre qui lui avait été donné en novembre de limiter les injections de liquidités afin de préserver les réserves de changes, et d'agir de manière ponctuelle. Il faut dire que depuis le début de l'année, l'institution monétaire a puisé près de 80 milliards de dollars dans les réserves. Celles-ci s'élèvent désormais à 430 milliards de dollars.

Désormais, les investisseurs ont le sentiment que la situation est hors de contrôle pour la banque centrale comme pour le Kremlin, ce qui renforce encore leur défiance sur la devise.