Credit Suisse : la dégringolade du titre affole les marchés

(CercleFinance.com) - Credit Suisse vit ce mercredi l'une des séances les plus agitées de son histoire après des déclarations jugées inquiétantes du président de la Saudi National Bank, son principal actionnaire.

Dans une interview accordée à Bloomberg TV, Ammar Al Khudairy, le patron de l'établissement saoudien, a déclaré que son groupe excluait de monter davantage au capital de Credit Suisse, invoquant des obstacles réglementaires.

Au 10 décembre dernier, la Saudi National Bank détenait 395,5 millions d'actions, représentant 9,88% des droits de vote de Credit Suisse, ce qui la place devant les participations de Qatar Holding (5%) et Olayan Group (4,9%).

Alors que les craintes entourant la faillite de SVB avaient tendance à s'atténuer depuis le début de la semaine, ces propos ont relancé les craintes des investisseurs concernant la santé du système financier mondial.

Cotée à la Bourse de Zurich, l'action Credit Suisse limitait sa chute autour de 16% après avoir perdu jusqu'à 30% au plus bas du jour.

'Credit Suisse était déjà largement considérée comme le maillon le plus faible parmi les grandes banques européennes', rappelle Andrew Kenningham, analyste chez Capital Economics.

Dans un communiqué diffusé hier, la banque privée helvétique avait elle-même reconnu avoir identifié certains 'points faibles' dans ses comptes au titre des exercices 2021 et 2022.

'Le plus gros souci, c'est que Credit Suisse constitue par nature un problème beaucoup plus important pour l'économie mondiale que les banques régionales américaines qui étaient dans la ligne de mire la semaine passée', souligne Andrew Kenningham.

D'après les calculs établis par le professionnel, la taille de son bilan est largement supérieure à celui de SVB, avec quelque 530 milliards de francs suisses d'actifs à la fin 2022, et une empreinte internationale qui s'étend à de nombreuses filiales à l'étranger, y compris aux Etats-Unis.

Mais l'analyste de Capital Economics rappelle aussi que Credit Suisse est une banque qualifiée d'institution financière d'importance systémique (Global Systemically Important Bank - GSIB), ce qui signifie qu'il faudra à tout prix que sa survie soit assurée.

'L'expérience laisse penser qu'une résolution peut être rapidement trouvée sans trop d'effet de contagion à condition que les autorités prennent des décisions fortes et que les créanciers de long terme soient protégés', poursuit-il.

Effrayées par la chute de Credit Suisse, les Bourses européennes dégringolaient toutes ce mercredi après-midi.

A Zurich, l'indice SMI lâche 1,5% tandis qu'à Francfort, le DAX décroche de 2,6%. A Londres, le FTSE abandonne 2,8% et l'indice paneuropéen Euro STOXX 50 cède 2,8%

Cette débandade s'est étendue au marchés américains, faisant perdre au Dow Jones près de 1,8% mercredi matin.

'Au final, et c'est peut-être le sujet le plus important, les problèmes rencontrés par Credit Suisse soulèvent encore la question de savoir s'il s'agit du début d'une crise financière mondiale ou si c'est simplement un dossier 'idiosyncratique'', s'interroge Andrew Kenningham, chez Capital Economics.

'Après la crise des Gilts britannique en septembre dernier et la faillites des banques régionales américaines la semaine dernière, il s'agit du troisième problème 'isolé' recensé au cours des derniers mois', rappelle-t-il.

'Il serait donc ridicule de croire que d'autres problèmes ne se profileront pas par la suite', conclut-il.

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