La riposte de l'Iran aux USA ravive l'aversion au risque

Par Reuters  |   |  850  mots
Photo d'illustration. Les contrats à terme sur indices suggèrent une baisse de 0,52% pour le CAC 40 à Paris. (Crédits : Reuters)
Après les tirs, par Téhéran, de missiles visant des bases américaines en Irak, les Bourses européennes sont attendues dans le rouge ce mercredi.

Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse, ce mercredi, après les tirs de missiles iraniens visant des forces armées américaines en Irak, une première riposte de Téhéran à la mort du général Qassem Soleimani qui relance le mouvement de repli sur les actifs refuges sans pour autant déclencher de panique.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une baisse de 0,52% pour le CAC 40 à Paris, de 0,77% pour le Dax à Francfort, de 0,33% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,55% pour le Stoxx 600.

Téhéran a tiré plus d'une dizaine de missiles balistiques depuis le territoire iranien contre au moins deux bases militaires irakiennes abritant des forces de la coalition menée par les États-Unis. À Washington, Donald Trump a déclaré qu'une estimation du nombre de victimes potentielles et des dégâts était en cours tout en assurant que "tout va bien", tandis que la télévision publique iranienne faisait état de 80 morts.

Incertitudes

Si les marchés se préparaient à une riposte de la République islamique à l'assassinat ciblé de Qassem Soleimani par Washington, la nouvelle alimente l'inquiétude des investisseurs alors que la séance de mardi avait été marquée par un relatif soulagement.

"On assiste à des mouvements exagérés mais évidemment, la volatilité joue un rôle. Les marchés n'aiment tout simplement pas l'incertitude: c'est un vieil adage mais il est tout à fait valable dans la situation actuelle. Les marchés peuvent valoriser le risque mais pas l'incertitude", commente James McGlew, directeur du trading actions chez l'australien Argonaut.

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Parallèlement aux tensions géopolitiques, les marchés européens pourraient réagir à l'annonce d'une baisse inattendue de 1,3% des commandes à l'industrie en Allemagne en novembre, en attendant les résultats de l'enquête mensuelle du cabinet ADP sur l'emploi dans le secteur privé aux États-Unis.

Les valeurs à suivre

  • À Wall street :

La Bourse de New York a fini en baisse, mardi, en raison de la prudence des investisseurs face au bras de fer entre l'Iran et les États-Unis.

L'indice Dow Jones a cédé 119,7 points ou 0,42% à 28.583,68, le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 9,1 points, soit 0,28%, à 3.237,18 et le Nasdaq Composite a reculé de 2,88 points (-0,03%) à 9.068,58 points.

Les valeurs de l'énergie comme Chevron ou Exxon ont pesé sur la tendance en déclinant en même temps que les prix du pétrole, qui ont reculé après leur forte hausse de ces derniers jours.

Dans les échanges en Asie, les contrats à terme sur le S&P-500 ont cédé jusqu'à 1,7% avant de ramener leur recul à moins de 0,5%.

  • En Asie :

À la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a terminé en baisse de 1,57% après avoir perdu jusqu'à plus de 2,6% et être tombé en séance sous le seuil symbolique des 23.000 points pour la première fois depuis novembre.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai a fini la journée sur un repli de 1,22% et à Hong Kong, le Hang Seng abandonne 1,11%, au plus bas depuis deux semaines.

  • Taux :

Sans surprise, les derniers événements au Moyen-Orient favorisent le repli sur les emprunts d'État: le rendement du Bund allemand à dix ans revient à -0,297% dans les premiers échanges sur le marché obligataire européen, contre -0,282% en fin de séance mardi et son équivalent français se rapproche de nouveau de zéro.

Celui des bons du Trésor américain à dix ans évolue sous 1,79% après être tombé en début de journée en Asie sous 1,71%, contre 1,825% en fin de séance mardi à Wall Street.

  • Changes :

Les devises refuges profitent logiquement du repli sur les valeurs de repli: le yen a touché face au dollar son plus haut niveau depuis le 10 octobre avant de réduire ses gains et il s'apprécie aussi face à l'euro.

Ce dernier est pratiquement stable face au dollar autour de 1,1150 et le billet vert recule de 0,06% face à un panier de devises de référence.

  • Pétrole :

Le marché pétrolier monte mais il a réduit au fil des heures les gains qu'il affichait dans les premiers échanges après l'annonce des tirs de missiles iraniens.

Le Brent gagne 1,14% à 69,05 dollars le baril après avoir atteint, à 71,75 dollars, son plus haut niveau depuis la mi-septembre, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,88% à 63,25 dollars après un pic à 65,65.

L'Opep réagira à toute éventuelle pénurie de brut même si ses capacités ont leurs limites, a déclaré le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis, mais le cartel ne fait état d'aucune perturbation de la production irakienne à ce stade.

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