Pas d'accord sur le sauvetage de 2 banques italiennes

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Pas d'accord sur le sauvetage de 2 banques italiennes[reuters.com]
(Crédits : Alessandro Bianchi)

MILAN/ROME (Reuters) - Le Trésor italien ne croit plus à une solution bancaire pour le sauvetage de deux établissements en difficulté en Vénétie, a dit une source du Trésor dimanche, après une information du journal La Stampa selon laquelle Bruxelles s'oppose à l'octroi d'une aide publique.

"Le Trésor exclut toute suggestion d'une résolution bancaire", a dit la source.

Selon la Stampa, la Commission européenne va informer l'Italie dans les prochains jours qu'elle ne peut recourir à une aide publique directe pour renflouer Veneto Banca et Banca Popolare di Vicenza, ouvrant ainsi la voie à un partage de leurs actifs et la création d'une structure de défaisance.

Le plan du gouvernement italien d'utiliser plus de cinq milliards d'euros de fonds publics pour une recapitalisation préventive des deux banques n'est plus viable, écrit le journal en citant des sources du Trésor italien et des institutions européennes.

Au lieu de cela, les agences et actifs sains des deux établissements seront logés dans une nouvelle entité tandis que les créances non performantes seront regroupées dans une structure de défaisance ("bad bank").

Un porte-parole de la Commission a dit ne pouvoir confirmer l'information. "La Commission et les autorités italiennes travaillent étroitement ensemble pour assurer une solution viable", a-t-il commenté.

Rome cherche depuis des mois à négocier un accord sur une recapitalisation de Veneto Banca et de Banca Popolare di Vicenza afin d'éviter leur liquidation.

Bruxelles demande que des investisseurs privés injectent 1,25 milliard d'euros dans les deux banques avant de pouvoir envisager une aide publique.

Selon La Stampa, Rome n'a pas trouvé de partenaire bancaire susceptible d'apporter les fonds demandés par la Commission.

Ces derniers jours, les discussions avec les principales banques du pays tournaient autour d'une "résolution" - la procédure européenne pour la faillite ordonnée d'une banque - des deux établissements vénètes et leur vente à un prix symbolique, comme cela s'est produit ce mois-ci en Espagne avec Banco Popular, reprise par Santander pour un euro, écrit le journal.

On ignore à ce stade qui reprendra les actifs sains de Veneto Banca et de Banca Popolare di Vicenza mais les discussions sont les plus avancées avec Intesa Sanpaolo, la première banque italienne, ajoute-t-il.

Cette dernière craint toutefois l'impact pour son bilan et ses dividendes, surtout si la Banque centrale européenne la contraint à augmenter le capital comme ce fut le cas pour Santander avec Banco Popular, note La Stampa.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès d'Intesa Sanpaolo.

Vendredi, le ministre de l'Economie Pier Carlo Padoan avait redit avoir bon espoir qu'une solution soit rapidement trouvée pour Veneto Banca et Banca Popolare di Vicenza.

(Giuseppe Fonte et Stephen Jewkes, avec Paola Arosio à Milan et Francesco Guarascio à Bruxelles, Véronique Tison pour le service français)