Brexit : L'UE impatiente de discuter sur le fond avec Londres

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L'ue impatiente de discuter sur le fond avec londres[reuters.com]
(Crédits : Francois Lenoir)

BRUXELLES/LONDRES (Reuters) - Les négociateurs européens espèrent obtenir davantage de détails sur les intentions encore floues du gouvernement britannique lorsque reprendront les discussions sur le Brexit lundi matin à Bruxelles.

Le ministre chargé du Brexit, David Davis, et son équipe de négociateurs seront reçus au Berlaymont, siège de la Commission européenne, par le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, pour une première séance de négociations sur le fond, près d'un mois après le lancement formel des discussions le 19 juin.

Ces pourparlers doivent fixer, d'ici au 29 mars 2019, les termes du divorce entre Londres et l'UE et dessiner les contours de leurs futures relations.

D'ici à octobre, les discussions porteront prioritairement sur les droits des trois millions de ressortissants européens vivant en Grande-Bretagne et des Britanniques établis sur le continent; sur les obligations financières contractées par le Royaume-Uni (la "facture du Brexit") et sur d'autres sujets liés au divorce comme la frontière entre Irlande et Irlande du Nord.

Si les discussions progressent convenablement, les dirigeants de l'UE pourraient demander à Michel Barnier de préparer des négociations commerciales à l'occasion de leur Conseil européen de la mi-octobre.

"L'heure tourne", a rappelé le négociateur en chef de la CE, Michel Barnier, lors d'une conférence de presse mercredi.

Les discussions débuteront à 09h15 (07h15 GMT) et s'étaleront sur quatre jours, par petits groupes de travail, avec l'objectif d'identifier les terrains d'entente sur un ensemble de questions.

Michel Barnier et David Davis donneront une conférence de presse jeudi après-midi.

TRANSITION ?

Depuis un an, Bruxelles suppose que le Royaume-Uni aura besoin d'une période de transition entre sa sortie de l'UE et la mise en oeuvre d'un nouvel accord avec les Européens dont les grandes lignes auront été fixées, si tout va bien, d'ici mars 2019.

Mais l'idée ne fait pas l'unanimité outre-Manche car Londres devrait continuer à suivre les règles de l'UE et contribuer au budget européen durant une telle période de transition.

Dimanche, le ministre britannique des Finances Philip Hammond a cependant assuré que les principaux ministres du gouvernement de Theresa May étaient désormais favorables à l'instauration de cette période de transition.

Le chancelier de l'Echiquier, qui soutenait le maintien du Royaume-Uni dans l'UE avant le référendum de juin 2016 remporté par les partisans d'un Brexit, est aujourd'hui considéré comme le porte-voix d'un "Brexit soft" au sein du gouvernement, favorable au maintien de liens commerciaux forts plutôt qu'à une restriction de l'immigration européenne.

"Il y a encore cinq semaines, l'idée d'une période de transition était encore novatrice. Je pense désormais que (...) presque tout le monde s'accorde sur la nécessité d'une telle transition", a déclaré Philip Hammond à la BBC.

"Nous sommes engagés dans un véritable processus avec le début des négociations et je pense que le gouvernement va se rassembler autour d'une position qui nous donne la plus grande marge de manoeuvre possible pour négocier et obtenir le meilleur accord possible pour la Grande-Bretagne", a-t-il ajouté.

La durée de cette période de transition dépendra du temps qu'il faudra pour mettre en place les nouveaux systèmes, qu'il s'agisse des services des douanes et de l'immigration, par exemple, et elle pourrait durer deux ans au moins.

Le ministre du Commerce Liam Fox, qui préconise une rupture plus nette avec le bloc, a dit qu'il n'avait rien contre une période de transition tant que sa durée serait limitée et qu'elle donnait aux Britanniques la possibilité de négocier ses propres accords de libre-échange.

(Alastair Macdonald à Bruxelles, Kylie MacLellan et William Schomberg à Londres, Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)