Le président péruvien appelle Nicolas Maduro à se retirer

reuters.com  |   |  462  mots
Le president peruvien appelle nicolas maduro a se retirer[reuters.com]
(Crédits : Mariana Bazo)

LIMA (Reuters) - Le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski a invité son homologue vénézuélien Nicolas Maduro à quitter le pouvoir, jugé qu'il était un "dictateur" et décliné son appel à la discussion.

Pour le dirigeant centriste, Maduro a perdu toute crédibilité depuis l'élection d'une Assemblée constituante toute puissante, exclusivement composée de soutiens du parti socialiste, a-t-il dit lors d'une interview dans le cadre d'un sommet Reuters sur l'investissement en Amérique latine.

"C'est un dictateur et il a organisé un coup d'Etat par le biais d'une élection frauduleuse pour éliminer le Congrès", a déclaré le président péruvien depuis sa résidence officielle à Lima.

Ces commentaires représentent la condamnation la plus forte émise par Kuczynski à l'égard du dirigeant socialiste.

Sous la houlette du centriste, économiste et ancien banquier de Wall Street, le Pérou est devenu le fer de lance des initiatives visant à augmentant la pression sur Caracas et à promouvoir des réformes démocratiques dans le pays mis à mal par une crise économique et politique croissante.

Nicolas Maduro, qui a précédemment qualifié le président péruvien de "chien" et de "poltron" à la solde des Etats-Unis, a mis au défi jeudi le "président américain du Pérou" de le rencontrer en personne pour discuter de la situation au Venezuela avec d'autres dirigeants de la région.

"Je ne vais pas rencontrer M. Maduro. Désolé", a répondu Kuczynski. Interrogé sur le message qu'il souhaitait faire passer au dirigeant, il a répondu "Qu'il parte!"

Le ministre des Affaires étrangères péruvien a annoncé jeudi l'expulsion de l'ambassadeur du Venezuela, en réaction à l'élection le 30 juillet d'une Assemblée constituante jugée "illégitime". Le diplomate, Diego Molero, a cinq jours pour quitter le pays.

Le président péruvien s'est inquiété des retombées régionales liées à l'afflux de milliers de Vénézuéliens fuyant la pauvreté, une inflation galopante et des pénuries de nourriture.

"Nous leurs avons ouvert la porte", a déclaré Kuczynski. Lima a récemment prolongé un type de visa de travail temporaire pour les Vénézuéliens.

"La seule chose que je puisse dire, c'est que de nombreuses personnes traversent des temps difficiles au Venezuela (...) et cela va prendre fin d'une manière ou d'une autre", a-t-il ajouté.

Le Pérou a organisé mardi dernier un sommet régional, auquel 17 pays ont pris part, pour discuter de la situation au Venezuela, en particulier de l'élection le 30 juillet d'une Assemblée constituante dotée des pleins pouvoirs. Douze des pays participants ont jugé cette assemblée "illégitime".

(Mitra Taj et Marco Aquino, Julie Carriat pour le service français)