Le rachat des actifs d'Air Berlin par Lufthansa inquiètent

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Lufthansa: risque d'abus de position dominante a vienne[reuters.com]
(Crédits : Hannibal Hanschke)

VIENNE (Reuters) - Certaines autorités de régulation et compagnies aériennes concurrentes ont souligné vendredi un risque d'abus de position dominante de Lufthansa, au lendemain de l'annonce du rachat d'une grande partie des actifs d'Air Berlin par l'entreprise allemande.

Lufthansa a renforcé jeudi sa position de numéro un allemand du transport aérien en mettant la main sur des actifs de la compagnie en faillite pour 210 millions d'euros..

La direction de la concurrence autrichienne (BWB) a dit déceler un risque d'abus de position dominante de Lufthansa sur un nombre importants de lignes au départ et à l'arrivée de Vienne après l'absorption de la filiale Niki d'Air Berlin et elle prévoit d'en informer la Commission européenne.

"Nous percevons un monopole anti-concurrentiel de Lufthansa à Vienne et sur plusieurs lignes après la reprise de Fly Niki", a dit une porte-parole de la BWB vendredi. "Nous ferons part de nos préoccupations à la Commission européenne".

La Commission européenne n'a pas de commentaire à faire, a dit un porte-parole de l'exécutif européen, ajoutant qu'elle n'avait pas encore été officiellement informée de cet accord.

EasyJet a par ailleurs déclaré vendredi soir être en négociations pour acquérir jusqu'à 25 avions A320 qui étaient exploités par Air Berlin dans l'aéroport berlinois de Tegel.

La compagnie britannique à bas coût opère actuellement depuis l'aéroport berlinois de Schönefeld.

Les compagnies concurrentes de Lufthansa s'inquiètent également de cet accord. Le directeur général de Ryanair, Michael O'Leary, a estimé qu'il s'agissait d'un "coup monté", affirmant que cela donnerait à Lufthansa 95% du marché intérieur allemand. Ryanair a dit vouloir porter l'affaire devant les instances européennes.

Lufthansa a répondu à ces accusations en arguant que cette opération ne devrait pas seulement être examinée du point de vue du marché allemand, mais de l'Europe dans son ensemble.

Lufthansa dit disposer d'une part de marché de 34% sur les liaisons à destination et en provenance d'Allemagne, tandis qu'Air Berlin en avait 14%. Avec la reprise de certains actifs d'Air Berlin, le groupe estime que sa part restera inférieure à 48%, ce qui, selon Lufthansa, équivaut à la part de marché de Ryanair en Irlande.

Willie Walsh, le directeur général de IAG, la maison-mère de British Airways, a dit pour sa part constater des problèmes de concurrence "significatifs" avec cet accord, qui verrait Lufthansa reprendre environ 80 des 130 avions d'Air Berlin.

Le président du directoire de Lufthansa, Carsten Spohr, a déclaré jeudi s'attendre à ce que l'accord soit approuvé d'ici la fin de l'année.

(Kirsti Knolle, Wilfrid Exbrayat et Claude Chendjou pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)