PSA : Ventes mondiales +38,1%, Opel/Vauxhall compense l'Iran

reuters.com  |   |  712  mots
Psa: ventes mondiales +38,1% au 1er semestre[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

par Gilles Guillaume et Laurence Frost

PARIS (Reuters) - PSA a fait état jeudi d'un bond de 38,1% de ses ventes mondiales en volume au premier semestre, l'ajout des marques Opel et Vauxhall compensant les premiers effets de la suspension des activités du groupe en Iran.

Le constructeur automobile français a commercialisé sur les six premiers mois de l'année 2,181 millions de véhicules à travers le monde, un record historique.

"Cette croissance, bien sûr aidée par l'entrée d'Opel dans le groupe, a concerné toutes les régions du monde à l'exception de la zone Moyen-Orient Afrique", a déclaré Maxime Picat, directeur Europe de PSA, lors d'une téléconférence.

Sans l'ajout de 571.832 véhicules Opel et Vauxhall, dont les ventes sont consolidées depuis le 1er août dernier après la finalisation du rachat des activités de General Motors Europe, les ventes des marques historiques Peugeot, Citroën et DS ressortent en croissance de 1,9%.

Au premier semestre, les ventes du groupe au Moyen-Orient et en Afrique ont baissé de 18,6%, conséquence de la suspension des activités en Iran engagée pour ne pas s'exposer à des sanctions américaines après la décision de Donald Trump de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien.

Cette chute, et l'excellente performance des SUV Peugeot 3008 et 5008 sur les principaux marchés européens, se sont conjuguées pour contrarier l'internationalisation du groupe hors du continent puisque le poids de l'Europe dans les ventes de PSA atteint désormais 76,7%, contre 65,6% un an plus tôt.

"Là où être un peu régional était vu comme un point faible il y a peu de temps, dans le contexte géopolitique actuel c'est presqu'en train de devenir une force", a dit Maxime Picat. "Malheureusement nous ne sommes pas assez mondialisés, mais en même temps nous sommes moins sensibles à toutes les barrières douanières qui pourraient se dresser de-ci de-là."

DS RENOUE AVEC LA CROISSANCE

L'arrivée d'Opel et Vauxhall, et le retour compromis sur le marché iranien, ont profondément modifié le profil de PSA.

Si la France est restée d'une année sur l'autre son premier marché, l'Iran a d'ores et déjà chuté de la deuxième place au premier semestre 2017, à la 7e place sur la première moitié de cette année.

Avec Vauxhall, le Royaume-Uni est devenu le deuxième marché du groupe (c'était son sixième marché au premier semestre 2017) et l'Allemagne son troisième marché (7e en 2017), devant l'Espagne, l'Italie et la Chine.

Du côté des marques historiques, Peugeot a affiché une croissance de 8,4% en Europe, mais reculé de 1,9% au total à cause de son exposition à l'Iran.

Citroën, engagée dans un audacieux repositionnement en matière de design, a enregistré pour sa part son meilleur volume de ventes en Europe depuis 7 ans. Et alors que l'an dernier les ventes mondiales de la marque aux chevrons avaient chuté de 7,5%, après -2% en 2015 et 2016 à cause de la Chine, elles ont rebondi de 8,7% sur le semestre et grimpé de 50,5% en Asie.

La nouvelle marque haut de gamme DS, qui poursuit sa séparation d'avec sa cousine Citroën avec l'arrêt des DS4 et DS5, a de son côté renoué au premier trimestre avec une croissance qu'elle n'avait pas enregistrée depuis quatre ans.

PSA prévoit toujours une stabilité du marché européen en 2018 et fera un point plus détaillé sur l'ensemble de ses prévisions de marché lors de la publication de ses résultats semestriels le 24 juillet.

Si le premier semestre a été tonique en Europe, la deuxième partie de l'année s'annonce plus incertaine pour le marché en raison des inconnues liées à l'arrivée du nouveau cycle d'homologation WLTP, plus strict que le précédent.

"Nous confirmons qu'il n'y aura pas de rupture d'offres (chez PSA)", a précisé Maxime Picat. "Nos produits seront disponibles à la vente (dans les nouvelles normes)."

Des embouteillages dans le processus d'adaptation au nouveau cycle de mesure des émissions, qui sera généralisé en septembre, font craindre qu'une partie de l'offre de certains constructeurs ne soit pas entièrement disponible à cette période-là.

(Edité par Jean-Michel Bélot et Gwénaëlle Barzic)