Décision sur le logiciel de paie des armées "courant 2019"

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Decision sur le logiciel de paie des armees courant 2019[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Le logiciel appelé à remplacer le funeste "Louvois", le système informatique de paye des militaires en vigueur depuis 2011, fait toujours l'objet de tests et une décision sur sa mise en service ne devrait intervenir que "courant 2019", a déclaré jeudi le directeur central du service du commissariat des armées.

Le ministère des Armées a récemment précisé, en réponse à une question du député (Les Républicains) François Cornut-Gentille, que les dysfonctionnements du calculateur "fou" avaient entraîné le versement de sommes indues d'un montant cumulé de 565,3 millions d'euros au 30 avril dernier.

Ces indus ont été recouvrés à hauteur de 390,5 millions d'euros, 84,2 millions d'euros restent à régulariser. Le ministère a renoncé à 88,3 millions d'euros de créances "trop anciennes".

Le désastre financier de Louvois, avec ses bulletins de paie fantaisistes - trop-perçus ou soldes dérisoires -, a plongé nombre de militaires et leurs familles dans de graves difficultés.

"Louvois est un cheval fougueux qu'on arrive à maîtriser", a déclaré jeudi le commissaire général Stéphane Piat lors d'un point de presse.

Selon la ministre des Armées, Florence Parly, les payes des militaires sont assurées désormais à 99,9% après correction des dysfonctionnements en cascade du "Logiciel unique à vocation interarmées de la solde".

La situation reste toutefois précaire et l'instauration du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu le 1er janvier 2019 complique la donne, sachant que les armées fonctionnent encore avec un système de 174 primes et indemnités différentes.

L'expérience de Louvois incite la Défense à une prudence redoublée et "Source Solde", théoriquement opérationnel pour 2017, subit vérifications et contre-vérifications.

"On ne basculera sur 'Source Solde' que lorsqu'on sera sûrs que tout fonctionne bien", a confirmé Stéphane Piat, tout en soulignant que "les choses avancent". "Le calculateur donne satisfaction", a-t-il précisé.

"Tout cela devrait aboutir à une décision courant 2019", mais "il n'y a pas de contrainte calendaire", a-t-il prudemment ajouté.

L'ex-ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait décidé en 2013 l'abandon de Louvois et annoncé en 2016 son remplacement par "Source Solde". L'appel d'offres a été remporté par la société Sopra-Steria.

(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)