L'Onu cherche 2,7 milliards de dollars pour les réfugiés sud-soudanais

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L'onu cherche 2,7 milliards de dollars pour les refugies sud-soudanais[reuters.com]
(Crédits : Tiksa Negeri)

par Isabelle Gerretsen

LONDRES (Fondation Thomson Reuters) - Les Nations unies ont dit mardi avoir besoin de 2,7 milliards de dollars (2,38 milliards d'euros) pour venir en aide aux réfugiés sud-soudanais qui sont pour beaucoup d'entre eux menacés par la famine, le manque d'eau et la pénurie de médicaments.

Le Soudan du Sud sort d'une guerre civile qui a fait près de 400.000 morts et a mis quelque 2,2 millions de réfugiés sur les routes de l'exode, certains trouvant refuge en Ouganda, au Soudan, en Ethiopie, au Kenya ou en République démocratique du Congo, un chiffre qui représente près du double du niveau enregistré en 2017.

Les affrontements ont éclaté en décembre 2013 entre les forces du président Salva Kiir et les combattants fidèles à son ex-vice-président Riek Machar, qui venait d'être limogé à la suite de désaccords politiques.

Malgré la signature en septembre d'un accord de paix entre le gouvernement et les factions rebelles, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés dit ne pas penser que les réfugiés seront en mesure de regagner leur foyer en toute sécurité et que les pays qui les accueillent ont besoin de soutien.

"Les établissements scolaires manquent d'enseignants, de salles de classe et de matériel pédagogique, ce qui prive d'école la moitié des enfants réfugiés sud-soudanais", dit le HCR dans un communiqué.

"Les dispensaires manquent de médecins, d'infirmières et de médicaments", poursuit-il.

L'insuffisance des financements a abouti à la diminution des rations alimentaires en Ethiopie et au rationnement de l'approvisionnement en eau au Soudan, désormais limité à cinq litres par personne et par jour.

Pour 2018, le HCR dit n'avoir reçu que moins de 40% de la somme de 1,4 milliard de dollars qu'il avait réclamée.

Selon les chiffres de l'agence de l'Onu, plus de huit réfugiés sur dix sont des femmes et "de nombreuses femmes ont signalé des viols et d'autres formes de violence sexuelle et sexiste, ainsi que le meurtre de leur mari et l'enlèvement d'enfants durant leur fuite".

"De nombreux enfants ont subi des traumatismes incroyables et ont été témoins de violences barbares", a déclaré Charlie Yaxley, porte-parole du HCR, à la Fondation Thomson Reuters.

"D'autres ont perdu un ou deux parents au cours du conflit. Et plus que tout, ils ont été privés de l'innocence de leur enfance", a-t-il poursuivi.

Dans un rapport publié au mois d'octobre, les Nations unies ont dénoncé le viol de centaines de femmes et de jeunes filles, tant par les forces gouvernementales du président Salva Kiir que par les rebelles de Riek Machar.

(Isabelle Gerretsen, Nicolas Delame pour le service français; Thomson Reuters Foundation est la fondation caritative de Thomson Reuters dédiée à la couverture des sujets humanitaires et liés aux droits des femmes, à la lutte contre la corruption et au changement climatique. http://www.trust.org)