Sanofi réfléchit à la succession de Brandicourt

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(Crédits : Benoit Tessier)

par Matthias Blamont

PARIS (Reuters) - Sanofi réfléchit à la succession de son directeur général Olivier Brandicourt, qui sera atteint par la limite d'âge en février 2021, a déclaré lundi à Reuters un porte-parole du groupe pharmaceutique français.

Sanofi fixe à 65 ans l'âge limite pour exercer les fonctions de directeur général. Olivier Brandicourt, en poste depuis 2015, atteindra cette limite en février 2021.

"Il est de la responsabilité du conseil d'administration de n'importe quelle entreprise de réfléchir et de programmer la succession de son directeur général et des membres de son comité exécutif en identifiant la prochaine génération de futurs dirigeants", a dit le porte-parole.

"Dans cette perspective, le conseil d'administration réfléchit depuis maintenant un certain temps à ce plan de succession, en accord et en consultation avec notre directeur général."

Des sources ont rapporté à Reuters que les discussions sur l'avenir de la direction s'étaient intensifiées au cours de ces dernières semaines.

Lors de l'assemblée générale de Sanofi le mois prochain, les actionnaires devront se prononcer sur le renouvellement du mandat du président du conseil d'administration, Serge Weinberg.

Ancien patron de la division santé de Bayer, Olivier Brandicourt a été engagé en 2015 pour relancer le premier fabricant de médicaments en France. Il a activement restructuré le groupe.

Sous sa houlette, Sanofi a transféré sa division de santé animale à Boehringer Ingelheim en échange des activités de santé grand public de l'entreprise allemande pour un montant de 20 milliards de dollars (18 milliards d'euros). Le groupe a également vendu sa branche de génériques européenne pour 1,9 milliard d'euros à la société de capital-investissement Advent International.

PRIORITÉ AUX TRAITEMENTS DES HÉMOPATHIES RARES

De nouveaux lancements tels que le traitement de l'eczéma Dupixent, la réduction des coûts et la définition de nouvelles priorités en matière de recherche et développement ont également permis à Sanofi de renouer avec les bénéfices au deuxième semestre de l'année dernière, après une série de trimestres décevants en raison de la chute des ventes de médicaments contre le diabète.

Les équipes d'Olivier Brandicourt ont échoué à réaliser deux acquisitions stratégiques. Sanofi n'est pas parvenu à racheter le spécialiste du cancer basé en Californie, Medivation, à Pfizer en 2016, ni la société suisse de biotechnologie Actelion, reprise en 2017 par Johnson & Johnson.

L'entreprise a retrouvé de son dynamisme l'année dernière avec l'achat de la société de biotechnologie belge Ablynx pour 3,9 milliards d'euros. Cette acquisition fait suite au rachat du groupe américain Bioverativ pour 11,6 milliards de dollars, l'opération la plus importante de Sanofi depuis sept ans.

Olivier Brandicourt espère que ces deux transactions aideront Sanofi à se doter d'un solide portefeuille dans les hémopathies rares.

Le mois dernier, la Food and Drug Administration (FDA), l'autorité sanitaire américaine, a donné son feu vert au traitement le plus prometteur d'Ablynx, le Caplacizumab, un médicament expérimental destiné au traitement de la maladie du sang, le purpura thrombotique thrombocytopénique acquis.

Sanofi a fait des maladies rares une priorité absolue depuis l'acquisition de la biotech américaine Genzyme en 2011.

(Bertrand Boucey et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Marc Joanny)