Heurts à Hong Kong après un appel à l'aide des manifestants au Royaume-Uni

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Des milliers de manifestants devant le consulat britannique a hong kong[reuters.com]
(Crédits : Jorge Silva)

HONG KONG (Reuters) - De nouveaux heurts ont éclaté dimanche entre la police et des milliers de manifestants qui défilaient près du Parlement et du siège de l'exécutif à Hong Kong, après s'être rassemblés plus tôt dans la journée devant le consulat britannique, où ils ont demandé à l'ancienne puissance coloniale de veiller à ce que Pékin honore ses engagements en matière de libertés.

La police a tiré des grenades de gaz lacrymogène et utilisé un canon à eau pour disperser les protestataires, toujours aussi déterminés après des mois de contestation née du rejet d'un projet de loi d'extradition vers la Chine désormais retiré.

Des manifestants ont riposté en jetant divers projectiles, dont des pierres et des cocktails Molotov, selon la police de Hong Kong.

Dans le quartier d'Admiralty, certains ont arraché devant une base de l'armée chinoise une banderole commémorant le 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, le 1er octobre, qu'ils ont par la suite incendiée.

Les protestataires s'étaient auparavant rassemblé dans le calme devant le consulat britannique, où ils ont entonné le "God Save The Queen", agité l'"Union Jack" et demandé au Royaume-Uni de garantir leur autonomie.

La Déclaration commune sino-britannique, signée en 1984, a présidé à la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997. Elle prévoit, en vertu du principe "un pays, deux systèmes", le maintien dans l'ancienne colonie britannique d'un haut degré d'autonomie et un niveau de libertés inconnu en Chine.

Certains manifestants brandissaient dimanche des pancartes frappées de slogan comme "la Déclaration commune est VIDE" ou "SOS HONG KONG".

Alors que de nombreux jeunes cherchent à quitter Hong Kong, les manifestants estiment que la Grande-Bretagne devrait changer le statut du passeport national britannique d'outre-mer, catégorie créée après la rétrocession à la Chine.

Le passeport permet à son titulaire de séjourner en Grande-Bretagne pendant six mois, mais celui-ci n'a pas automatiquement le droit d'y vivre ou d'y travailler.

"Je suis ici pour demander au Royaume-Uni de protéger les droits de nos citoyens à Hong Kong et de prendre la défense de Hong Kong dans le cadre de la Déclaration commune", a dit à Reuters Jacky Tsang, 25 ans.

Dans la soirée, de nouveaux incidents ont opposé les forces de l'ordre à des petits groupes mobiles de manifestants.

A Fortress Hill, dans le nord de l'île de Hong Kong, des hommes vêtus de tee-shirts blancs, certains armés de bâtons, ont affronté des militants anti-gouvernementaux.

Une importante présence policière était visible à l'intérieur et autour des stations de métro.

Le territoire est secoué par des manifestations depuis le mois de juin. Parti du rejet d'un projet de loi d'extradition vers la Chine continentale, désormais abandonné par l'exécutif hongkongais, le mouvement a débordé de sa revendication initiale et réclame désormais plus de démocratie et plus d'indépendance pour l'ancienne colonie britannique.

(Marius Zaharia, Poppy McPherson, Twinnie Siu, Jessie Pang et Farah Master; Arthur Connan et Tangi Salaün pour le service français, édité par Henri-Pierre André)