Sur les carburants, l'exécutif veut parer à un effet "Gilets jaunes"

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Sur les carburants, l'executif veut parer a un effet gilets jaunes[reuters.com]
(Crédits : Eric Gaillard)

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français, qui entend conjurer une résurgence du mouvement des "Gilets jaunes", a invité mardi les pétroliers à la modération sur les prix malgré la flambée des cours du pétrole consécutive à l'attaque en Arabie saoudite.

La fronde des "Gilets jaunes" avait débuté en novembre 2018 à la suite d'une hausse des prix des carburants pour se muer en un mouvement social d'ampleur qui a contraint l'exécutif à décider sous la pression pour quelque 17 milliards d'euros de mesures.

La ministre des Transports Elisabeth Borne a concédé mardi matin sur France 2 qu'il "pourrait y avoir une hausse de quelques centimes" des prix à la pompe.

L'Union française des industries pétrolières (Ufip) a dit s'attendre lundi à une augmentation rapide des prix "de l'ordre de 4 ou 5 centimes" au litre.

Les cours du pétrole se sont envolés lundi après la destruction d'infrastructures pétrolières saoudiennes dans des attaques de drones le week-end dernier.

"Nous appelons les pétroliers à la modération sur les prix", a dit le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, sur franceinfo.

La ministre des Transports s'est voulue rassurante sur les stocks pétroliers français.

"L'Arabie Saoudite, c'est 10 à 15% de notre approvisionnement et là, c'est la moitié de la production qui est touchée, donc il n'y a pas de problème d'approvisionnement", a-t-elle dit sur France 2.

"Si nécessaire, a-t-elle ajouté, on mobilisera nos stocks stratégiques pour qu'il n'y ait pas de tensions sur les marchés qui feraient monter les prix".

Le collectif des "Gilets jaunes citoyens", l'une des émanations d'un mouvement aux nombreuses ramifications, a demandé mardi dans un communiqué un "gel immédiat" des prix des carburants.

"Dans un contexte social compliqué, Emmanuel Macron ne doit surtout pas laisser la situation se compliquer. (...) Notre mouvement des Gilets Jaunes n'est pas mort, la grogne existe toujours et très peu de réponses ont été apportées", peut-on lire.

(Sophie Louet et Nicolas Delame, édité par Jean-Michel Bélot)