Législatives en Pologne : Les conservateurs favoris pour un nouveau mandat

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Legislatives en pologne: les conservateurs favoris pour un nouveau mandat[reuters.com]
(Crédits : Aleksandra Szmigiel)

VARSOVIE (Reuters) - Le parti conservateur Droit et Justice (PiS), revenu au pouvoir en 2015, est donné favori des élections législatives de dimanche en Pologne et devrait à nouveau disposer de la majorité, un résultat qui pourrait alimenter la polarisation de l'opinion et les tensions entre Varsovie et l'Union européenne.

Le PiS a présenté le scrutin comme un choix entre une société imprégnée des valeurs catholiques traditionnelles et un système libéral favorisant une caste et détruisant la vie de famille.

Des partis d'opposition et des partenaires européens de Varsovie accusent le gouvernement sortant d'avoir sapé l'indépendance de la justice et de la presse, tout en faisant de la Pologne une terre moins accueillante pour les minorités ethniques et la communauté LGBT.

Selon les enquêtes d'opinion, le PiS est crédité de 40% à 60% des voix, ce qui pourrait permettre à la formation nationaliste d'obtenir la majorité absolue au parlement.

Si cela n'était pas le cas, une coalition gouvernementale pourrait être formée avec le parti d'extrême droite Confédération - l'un des trois petits partis qui pourraient obtenir les 5% des suffrages nécessaires pour entrer au parlement.

Créditée de 19% à 26% des voix, la Coalition civique - alliance composée notamment de la Plateforme civique (PO) dont le président du Conseil européen Donald Tusk fut le chef de file - devrait rester la principale force de l'opposition.

La candidate centriste pour le poste de Premier ministre, Malgorzata Kidawa-Blonska, a accusé jeudi le chef de file du PiS, Jaroslaw Kaczynski, de détruire la démocratie et de chercher à accroître les divisions. "J'appelle le peuple, peu importe les opinions politiques, à défendre la Pologne contre (...) une telle haine", a-t-elle dit devant ses partisans.

Arrivé au pouvoir il y a quatre ans en exploitant la colère des plus pauvres s'estimant lésés depuis la chute du communisme en 1989, le PiS, porté par une croissance économique solide, a accru fortement les prestations sociales.

En matière de politique étrangère, le parti eurosceptique a adopté une position éloignée du courant dominant à Bruxelles, devenant l'une des principales voix appelant à réduire les pouvoirs de l'UE avec laquelle Varsovie est engagée dans une longue querelle autour de ses réformes judiciaires.

(Agnieszka Barteczko et Alan Charlish; Jean Terzian pour le service français)