Les conservateurs restent au pouvoir en Pologne, sans majorité au Sénat

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(Crédits : Kacper Pempel)

VARSOVIE (Reuters) - Le parti Droit et Justice (PiS) a remporté de peu les élections législatives de dimanche en Pologne pour rester au pouvoir, montrent les résultats définitifs communiqués lundi, mais l'agenda politique de la formation nationaliste et conservatrice pourrait être entravé par la perte de la majorité au Sénat.

Arrivé au pouvoir il y a quatre ans en exploitant la colère des plus pauvres s'estimant lésés depuis la chute du communisme en 1989, le PiS a promis de continuer à accroître fortement les prestations sociales et de poursuivre la réforme du système judiciaire - une démarche au coeur d'un contentieux juridique entre Varsovie et l'Union européenne.

Selon les résultats communiqués par la commission électorale lundi, le parti eurosceptique a remporté 43,6% des voix et disposera de 235 sièges sur les 460 qui composent les deux chambres de la législature.

Il s'agit d'un gain pour le PiS, qui avait obtenu 37,6% des suffrages en 2015, mais cela ne se traduit pas par l'obtention de sièges parlementaires supplémentaires du fait des règles électorales complexes du pays.

Les données de la commission électorale montrent que le PiS n'obtient pas la majorité au Sénat, avec 48 sièges sur les 100 qui le composent, et pourrait donc voir son agenda politique être retardé par l'opposition.

La principale force d'opposition, la Coalition civique - alliance centriste composée notamment de la Plateforme civique (PO) dont le président du Conseil européen Donald Tusk fut le chef de file -, a obtenu 27,4% des voix et remporté 134 sièges parlementaires.

Depuis la prise de pouvoir du PiS en 2015, le climat politique a changé et le pays s'est scindé sur les questions de la liberté de la presse et des droits des minorités notamment. Les détracteurs de la formation conservatrice l'accusent d'avoir alimenté la haine à l'égard des minorités - ethniques et sexuelles - et d'avoir fait de la télévision publique un outil de propagande.

Symbole de ces divisions, le taux de participation de 61,7%, soit le plus élevé pour des législatives depuis le scrutin de 1989 qui a mis fin au communisme.

Elles se constatent aussi dans l'entrée au parlement d'une formation d'extrême droite, la Confédération, qui a obtenu 6,8% des voix - le seuil pour disposer de sièges parlementaires est fixé à 5%.

(Pawel Florkiewicz et Krisztina Than; Jean Terzian pour le service français)