Le coronavirus plus contagieux pour l'économie que le Sras, selon ING

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(Crédits : Stringer .)

PARIS (Reuters) - Les conséquences de l'épidémie de coronavirus sur l'économie sont difficiles à mesurer mais il apparaît déjà qu'elles seront plus importantes que celles de l'épidémie de Sras en 2003, dit-on chez ING.

Avec 8.100 cas et 774 morts, le Sras avait amputé le produit intérieur brut (PIB) chinois de 1,2 point de pourcentage et la croissance mondiale de 20 points de base.

Le coronavirus 2019 a pour l'instant fait plus de 400 morts et contaminé plus de 20.000 personnes mais le bilan gonfle tous les jours.

"Le problème, c'est que la Chine a changé de taille", a expliqué mardi Julien Manceaux, économiste d'ING, lors d'un point de presse à Paris.

"En 2003, elle représentait 4% du PIB mondial, contre 16% aujourd'hui."

L'épidémie a donné lieu à la plus grande opération de quarantaine collective jamais mise en place, avec plus de 40 millions d'habitants concernés, a-t-il souligné.

Avec 11 millions d'habitants, Wuhan, épicentre de l'épidémie, est le fief du secteur automobile chinois avec la présence de Dongfeng, deuxième constructeur du pays, mais aussi de PSA et Renault.

En 2018, 1,7 million de véhicules sont sortis des usines de la région, selon des chiffres fournis par ING.

"Le simple fait que les usines restent longtemps à l'arrêt aura nécessairement des conséquences sur la production", a dit Julien Manceaux.

En provoquant des ruptures dans les chaînes d'approvisionnement et un manque à gagner pour certains secteurs comme l'hôtellerie, l'épidémie devrait avoir un impact réel sur le commerce mondial.

L'impact sur les matières premières, avec une contagion inévitable aux pays émergents les plus dépendants des exportations de ressources de base, sera quant à lui considérable, a-t-il ajouté.

L'épidémie de coronavirus, facteur conjoncturel comme les tensions commerciales, vient s'ajouter à d'autres facteurs, structurels ceux-là, qui ont contribué à précipiter en 2019 la croissance chinoise à son plus bas niveau depuis près de 30 ans (+6,1%).

Ce ralentissement devrait se poursuivre cette année et peser sur les perspectives de l'économie mondiale, selon ING.

"Tout dépendra de la durée de l'épidémie et de la capacité des autorités chinoises à l'enrayer mais quel que soit le choc du virus sur l'économie, la contagion sera plus importante aujourd'hui qu'en 2003", a dit Julien Manceaux

(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)