France : La restriction de l'accès au chômage partiel passe mal

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France: la restriction de l'acces au chomage partiel passe mal[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - La restriction de l'accès au chômage partiel pour les parents souhaitant garder leurs enfants à domicile à partir du 1er juin passe mal auprès d'une partie des syndicats et de la gauche, qui dénoncent une atteinte au principe de volontariat pour le retour à l'école promis par l'exécutif.

Le recours au chômage partiel a bondi en France depuis le début de l'épidémie de coronavirus qui a mis le pays à l'arrêt avec l'instauration du confinement, le 17 mars dernier.

Au total, 11,3 millions de salariés et 890.000 entreprises sont concernés par ce dispositif, qui permet d'être indemnisé à hauteur de 70% du salaire brut, soit 84% du salaire net (100% pour le smic) et doit rester en vigueur jusqu'à fin mai. Le coût total est estimé autour de 24 milliards d'euros, dont 7,7 milliards pour l'Unedic.

L'exécutif a assuré qu'il n'y aurait pas de "couperet le 1er juin" et indiqué que des discussions étaient en cours avec les partenaires sociaux pour organiser l'évolution du dispositif au-delà de cette date.

Mais il a dans le même temps prévenu qu'à partir du 1er juin, une "attestation de l'école" devrait être présentée par les parents pour continuer à bénéficier de ce dispositif, attestation délivrée si l'école est fermée ou ne peut pas accueillir d'enfants.

"Soit on va mettre de gens en extrême inquiétude, soit on va mettre des gens au chômage", a fustigé le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, sur franceinfo jeudi. "Si vous n'avez pas de prise en charge dans le cas où vous choisissez de ne pas envoyer votre enfant à l'école (...), il n'y a plus de volontariat, vous mettez ces salariés en difficulté vis-à-vis de leur entreprise".

"CONSTANCE"

"Je ne suis pas inconscient sur le coût économique que représente le confinement et le déploiement de l'activité partielle, mais que serait le coût d'un rebond de l'épidémie?", a-t-il ajouté. "Quand on dit volontariat, c'est volontariat."

Même interrogation du secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Le secrétaire d'Etat Olivier Dussopt "vient de me confirmer que les agents communaux qui ne veulent pas mettre leurs enfants à l'école le 11 mai ne bénéficieront d'aucune autorisation d'absence et 'devront prendre sur leur congés'", a-t-il écrit sur Twitter. "Ou est le volontariat?!"

Défendu par le conseil scientifique, le principe de volontariat est soutenu par la fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), selon laquelle la majorité des parents ne souhaitent pas que leurs enfants reprennent le chemin de l'école.

La question devrait être évoquée par les partenaires sociaux lors de leur réunion en visioconférence prévue ce jeudi avec le Premier ministre Edouard Philippe.

(Marine Pennetier, édité par Jean-Philippe Lefief)