Marche blanche à Conflans en mémoire de Samuel Paty

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Samuel paty recevra la legion d'honneur et les palmes academiques, dit blanquer[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

CONFLANS-SAINTE-HONORINE, Yvelines (Reuters) - Une marche blanche en hommage à Samuel Paty, professeur de collège décapité par un réfugié d'origine tchétchène quelques jours après avoir montré en classe des caricatures de Mahomet, a réuni plusieurs milliers de personnes mardi à Conflans-Sainte-Honorine, la ville des Yvelines où enseignait la victime.

Plusieurs rassemblements ont déjà eu lieu ce week-end à travers la France pour rendre hommage au professeur assassiné, victime d'un "attentat terroriste islamiste caractérisé", selon les termes employés par Emmanuel Macron dès vendredi soir.

Samuel Paty sera décoré de la Légion d'honneur et fait commandeur des Palmes académiques à titre posthume lors de l'hommage national qui lui sera rendu ce mercredi à la Sorbonne, a annoncé de son côté Jean-Michel Blanquer.

"Il sera fait commandeur des Palmes académiques", a dit le ministre de l'Education nationale mardi matin sur BFM et RMC. "Là aussi c'est emblématique puisque c'est l'ordre qui va avec les professeurs, avec le monde de l'éducation (et) son martyre de Samuel Paty, parce qu'il faut bien parler de ça, vaut bien cette reconnaissance de son institution."

L'Elysée a par ailleurs précisé que l'hommage national qui lui sera rendu mercredi dans la cour de La Sorbonne débuterait à 19h30.

Ce lieu, symbolique, avait été confirmé la veille par la présidence, qui précisait que "ce choix a été fait en accord avec la famille du défunt".

"La Sorbonne à travers les siècles a toujours su être une tribune pour l'expression des libertés et des idées, un lieu qui aujourd'hui revêt une dimension symbolique forte", ajoutait-on.

Professeur d'histoire-géographie au collège du Bois d'Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine, Samuel Paty était âgé de 47 ans.

Son "assassinat barbare", selon les termes employés lundi par le Premier ministre Jean Castex, a suscité effroi et sidération en France.

Une minute de silence a été observée mardi à l'Assemblée nationale par les députés avant la séance des questions au gouvernement.

"L'Assemblée nationale n'oubliera jamais votre nom, monsieur le professeur", a déclaré auparavant le président de l'assemblée, Richard Ferrand.

"La vie d'un professeur est sacrée, la liberté de propager le savoir est sacrée", a-t-il poursuivi. "Je dis que la liberté d'expression, de la presse, la liberté des caricaturistes est absolue."

"Dans cet hémicycle enfin(..) je dis que le modèle de la laïcité à la française, condition de toute liberté, constitue un trésor national."

(Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault et Henri-Pierre André)