Washington impose des sanctions à un institut russe lié à un logiciel malveillant

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(Crédits : Andrew Kelly)

WASHINGTON (Reuters) - Washington a imposé vendredi des sanctions à un institut de recherche russe lié au développement d'un programme informatique capable de causer des dommages industriels catastrophiques.

Selon le département du Trésor américain, l'Institut central de recherche scientifique en chimie et mécanique, soutenu par le gouvernement russe et également connu sous son acronyme russe TsNIIKhM, est responsable de la "construction d'outils personnalisés qui ont permis l'attaque" d'une installation pétrochimique non identifiée au Moyen-Orient en 2017.

Cette attaque avait créé l'émoi au sein de la communauté de la cybersécurité lorsqu'elle a été rendue publique par les chercheurs plus tard cette année-là car, contrairement aux intrusions numériques plus habituelles visant à voler des données ou à les rançonner, elle semblait avoir pour but de causer des dommages physiques à l'installation elle-même en désactivant son système de sécurité.

Nathan Brubaker, un analyste de la société de cybersécurité FireEye, qui a découvert le logiciel en question, a déclaré qu'il était particulièrement dangereux car la désactivation des systèmes de sécurité dans une usine comme celle-ci pouvait entraîner de graves conséquences, comme un incendie ou une explosion.

"La nature aiguë de la menace est ce qui la rend effrayante", a-t-il dit. "Faire exploser des choses et tuer des gens, c'est terrifiant."

Le département du Trésor estime que les pirates à l'origine de ce logiciel malveillant auraient scanné et sondé l'an dernier au moins 20 compagnies d'électricité aux États-Unis pour en déterminer les vulnérabilités.

L'ambassade de Russie à Washington n'avait pas répondu dans l'immédiatement à une demande de commentaire. La Russie nie régulièrement les allégations la liant à des cyberattaques à l'international.

Les responsables américains ont multiplié récemment les mises en accusation contre des pirates informatiques en Russie, en Chine et en Iran, imposant des sanctions et émettant plusieurs avertissements sur les intrusions numériques.

Les experts voient dans cet activisme une façon de mettre en garde contre toute ingérence dans l'élection présidentielle américaine du 3 novembre.

(Raphael Satter, Blandine Hénault pour la version française)